Des cheptels stables malgré la pandémie

Publié: 9 mars 2021

Des cheptels stables malgré la pandémie

Statistique Canada a dévoilé l’état des cheptels au pays après une année marquée par la pandémie et les bouleversements qui ont suivi, de la ferme aux sites de transformation. Si les chiffres demeurent relativement stables d’une année à l’autre, de fortes variations ont été notées selon les périodes de 2020.

Comme le dit l’organisme fédéral,  » Une recrudescence des infections à la COVID-19 durant l’automne, des fermetures temporaires d’usines de transformation et la mise en place de mesures de santé publique plus strictes ont continué d’exercer une pression sur le secteur ».

« Malgré ces défis, de juillet à décembre 2020, les usines de transformation ont adapté leurs activités pour accroître leur capacité de transformation et réduire les arriérés existants. En fait, un plus grand nombre de bovins, de porcs et d’agneaux ont été abattus pendant la deuxième moitié de 2020 qu’au cours de la même période en 2019 », poursuit l’organisme.

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Pour l’année 2020, les stocks de bovins et de moutons au Canada ont diminué alors que les stocks de porcs ont augmenté.

Du côté des bovins, leur nombre a diminué en grande partie en raison de l’augmentation de l’abattage conjuguée à une baisse des naissances et des importations. Depuis 2005, les stocks de bovins canadiens ont généralement diminué d’une année à l’autre.

Parallèlement, les stocks de porcs se sont accrus par rapport aux niveaux de l’année précédente; la hausse des exportations et de l’abattage a été plus que contrebalancée par l’augmentation des naissances de porcelets. Malgré la tendance à la hausse observée au cours de 2020, les stocks de porcs canadiens sont généralement demeurés stables depuis 2016.

Les stocks de moutons ont poursuivi leur recul d’une année à l’autre, une tendance observable depuis 2017. Statistique Canada explique que la demande intérieure d’agneaux a augmenté, ce qui a été suivi par une augmentation de l’abattage.

Au 1er janvier 2021, les agriculteurs canadiens avaient 11,2 millions de bovins dans leurs exploitations, en baisse de 1 % par rapport à l’année précédente. Ce recul poursuit la contraction du cheptel bovin canadien. Les stocks étaient inférieurs d’un quart (-25,3 %) au sommet atteint le 1er janvier 2005.

Total des stocks de bovins au 1er janvier, 2020 et 2021 

Graphique 1: Total des stocks de bovins au 1<sup>er</sup> janvier, 2020 et 2021 

Les stocks ont augmenté de 0,9 % pour atteindre 2,9 millions de têtes dans l’Est du Canada, mais ils ont diminué de 1,7 % dans l’Ouest canadien pour s’établir à 8,2 millions de têtes.

Les agriculteurs canadiens avaient 1,4 million de vaches laitières et de génisses dans leurs exploitations agricoles. Ce total est demeuré relativement stable depuis le 1er janvier 2018.

Le prix moyen de juillet à décembre du bovin canadien destiné à l’engraissement et à l’abattage s’est légèrement rétabli après avoir enregistré d’importantes baisses au printemps. Toutefois, les prix sont généralement demeurés bas au cours de la deuxième moitié de 2020 par rapport à la même période en 2019, alors que les usines de transformation s’efforçaient de résorber l’arriéré attribuable aux fermetures et aux ralentissements temporaires provoqués par la COVID-19.

Au 1er janvier, les producteurs porcins ont déclaré 14 millions de porcs dans leurs exploitations, en hausse de 0,4 % par rapport à l’année précédente. Le niveau des stocks de porcs est demeuré supérieur de 11,2 % à celui enregistré 10 ans plus tôt. La production de porcs de juillet à décembre (qui représente le nombre de porcelets demeurant en vie après leur sevrage) s’est établie à 14,9 millions, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis le 1er janvier 2009.

Total des stocks de porcs au 1er janvier, 2020 et 2021 

Graphique 2: Total des stocks de porcs au 1<sup>er</sup> janvier, 2020 et 2021 

Au 1er janvier, le Québec, l’Ontario et le Manitoba ont affiché les stocks les plus élevés de porcs parmi l’ensemble des provinces. Les provinces de l’Est comptent près de 60 % des porcs canadiens et le Québec est à l’origine de près du tiers des stocks de porcs canadiens (4,3 millions de têtes). Le Québec affiche les stocks de porcs les plus élevés au Canada depuis 1991.

Le Canada a exporté 2,8 millions de porcs au cours de la deuxième moitié de 2020, en hausse de 10,1 % comparativement à la même période en 2019. La demande plus élevée d’exportation de porcs ainsi que la demande accrue aux États-Unis de porcelets sevrés ont, en général, contribué au rétablissement des prix à la production canadiens à la fin de 2020 par rapport à la même période en 2019, après avoir enregistré des replis au cours du printemps et de l’été.

Au 1er janvier 2021, les producteurs canadiens avaient réduit leurs troupeaux de moutons et d’agneaux aux niveaux de stocks les plus bas depuis le 1er janvier 1999. Le nombre total de moutons et d’agneaux a fléchi de 2 % d’une année à l’autre pour s’établir à 780 200 têtes.

Total des stocks de moutons au 1er janvier, 2020 et 2021 

Graphique 3: Total des stocks de moutons au 1<sup>er</sup> janvier, 2020 et 2021 

Au cours de la deuxième moitié de 2020, le prix moyen des agneaux d’abattage canadiens a augmenté par rapport à la même période en 2019, particulièrement en décembre 2020, le resserrement des approvisionnements et la demande intérieure observés au cours de la période des Fêtes ayant contribué à soutenir les prix à la production.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.