Quelle est la différence entre le coût de production ou la marge brute? L’agronome Nicolas Jobin, président et fondateur du Groupe Vision Gestion devait casser la glace de la première matinée du Rendez-vous avicole 2021 en devant répondre à cette question. Selon lui, les producteurs devraient s’éloigner de la notion de coût de production pour parler davantage de marge brute et même de BAIIA et de marge nette de l’entreprise.
Dans les productions incluses dans l’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), le coût de production est déterminé par le Centre d’études sur les coûts de production en fonction de principes, de normes et de règles méthodologiques générales associées à la réalisation des études de coût de production des produits agricoles. L’objectif est en général d’établir un prix de vente qui inclut les coûts de production, la rémunération du producteur ainsi qu’un rendement de l’avoir.
Pour le poulet, le coût de production est déterminé selon le prix minimum ontarien à la ferme, ce qu’on appelle en anglais le « Farm Gate minimum live » ou FGMLP. Il est calculé selon cette formule :
FGMLP = coût d’alimentation + coût du poussin + marge du producteur
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Les coûts des aliments et des poussins sont révisés toutes les huit semaines alors que la marge du producteur est révisée annuellement. La marge du producteur inclut plusieurs points précis. Le FGMLP détermine le prix de vente du poulet. Puisque le prix est déterminé en Ontario, il y a un ajustement pour le Québec.
Mais tout ceci n’exprime pas ce qui se passe réellement sur une entreprise précise. Dans sa conférence, Nicolas Jobin explique que les producteurs parlent tout le temps en terme de coût de production, mais il aimerait amener les producteurs à voir plus loin pour vraiment évaluer les performances de l’élevage.
« Moi, ce que je veux aujourd’hui vous montrer, c’est ma marge brute, elle est où? Et moi, quand j’entends parler de coût de production de 57 cents du kilo, je comprends ce qu’il veut dire, mais ça ne me dit pas si j’ai une bonne performance ou pas de mon élevage. »
Sur ce, il a expliqué qu’au-delà du coût de production selon ce qui est calculé, il y a d’autres frais liés à la production. Pour lui, un coût de production doit inclure la mise en marché, l’alimentation, l’achat de poussins, le coût d’énergie, la location de quota, les salaires des employés, les travaux à contrats et les médicaments en lien avec cet élevage. En déduisant ce montant du chiffre d’affaires, on obtient une marge brute propre à l’entreprise.
Ensuite, il y a d’autres frais (opération et fixes) qui une fois soustrait de la marge brute, on obtient le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement, le BAIIA. Puis, en enlevant l’intérêt à long terme, l’amortissement et les impôts, on obtient la marge nette.
Deux autres matinées de conférences auront lieu dans le cadre du Rendez-vous avicole, les 10 et 17 novembre. Les conférences du 3 novembre seront accessibles pour les gens qui les ont manqué ou voudraient les revoir.