Les semences fourragères n’échappent pas à l’inflation

Publié: 5 mai 2022

Les semences fourragères n’échappent pas à l’inflation

Les semences de fourragères ne feront pas exception à la règle : tout comme les autres intrants, les prix seront à la hausse cette année et de manière importante pour certaines plantes.

Tous les impondérables liés la pandémie sont en cause, mais dans le cas des fourragères, d’autres facteurs s’ajoutent à la liste, dont les conditions de cultures difficiles dans l’Ouest canadien d’où proviennent plusieurs variétés. Le manque d’eau a affecté le rendement et diminué les quantités disponibles. Avec la rareté est venue une augmentation des coûts qui touche surtout les graminées.

Chez Semences Elite, les variétés régulières sont celles qui ont subi le plus l’augmentation des coûts. « On ne peut pas blâmer les producteurs qui cultivent des fourragères alors qu’ils pourraient cultiver du soya ou du canola et faire plus d’argent », avance Lyne Beaumont qui ajoute que la force d’achat de la coopérative a tout de même rendu la tâche plus facile.

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Pickseed a vécu le même scénario. Brigitte Lapierre ajoute que des retards liés aux manifestations des camionneurs ont aussi compliqué la tâche cette année.

Du côté de Semican, les prix maintenant exorbitants des conteneurs en provenance des États-Unis ou de l’Europe sont également à pointer du doigt, sans compter les délais supplémentaires reliés aux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement.

Les délais dans les livraisons ont d’ailleurs causé bien des maux de tête, mais tout le monde se dit prêt à satisfaire les attentes des clients. Dans le doute, certains semenciers ont préféré reporter l’introduction d’une variété, mais ces cas sont rares.

Les graminées pourraient être plus touchées, comme le brome. La bouée de secours cette année a été de s’y prendre tôt, comme dans le cas de Semences Empire. « J’ai réservé de bonne heure (…) il ne manquera pas de semences cette année », déclare Victor Lefebvre.

Les acheteurs tardifs pourraient se buter à des pénuries pour les nouvelles variétés, mais tous les semenciers sont unanimes : il restera assez de semences pour satisfaire tous les besoins, même dans le cas d’une mortalité importante des prairies comme en 2019. « À moins de devoir tout resemer le Québec au grand complet, il en restera suffisamment pour tout le monde », indique Victor Lefebvre.

Si certains seraient tentés de prendre des raccourcis devant la hausse des prix, comme diminuer le taux de semis, Lyne Beaumont prévient qu’il faut respecter les règles de l’art, en commençant par la qualité du semis, pour rentabiliser son investissement. Mis en perspective, les coûts des semences sont moindres comparativement aux autres coûts liés à la culture des fourrages, fait valoir l’agronome.

Brigitte Lapierre avertit également les producteurs qui aiment semer à l’automne : il faudra se prendre tôt cette année pour s’assurer de quantités suffisantes dans le cas où on désirerait une variété spécifique.

Le Bulletin des agriculteurs présente dans son édition de mai, les nouvelles variétés fourragères offerte par les semenciers cette année. Pour consulter la liste cliquez-ici.

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