CÉROM: 25 ans au service des producteurs

Le centre a ouvert ses portes le 13 septembre dernier pour souligner son anniversaire de fondation

Publié: 5 octobre 2023

Les locaux du CÉROM, situés à St-Mathieu-de-Beloeil.

Le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) fête cette année ses 25 ans, un événement que l’organisation sans but lucratif (OSBL) a décidé de souligner en organisant des portes ouvertes le 13 septembre dernier. Une centaine de personnes ont répondu à l’invitation, ce qui leur a permis de visiter les installations de Saint-Mathieu-de-Beloeil et les différents postes de recherche.

Si l’événement a été jugé un succès, malgré la pluie le matin, le seul regret de la direction est de ne pas avoir pu créer un événement plus grand public. « On a voulu montrer c’est quoi la recherche en agriculture. C’est de la prévention, des questions de santé, c’est tout l’éventail des choses à faire dans ce sens en agriculture, surtout en rapport avec les grandes cultures », déclare Francis Girard, directeur général et scientifique au CÉROM. Francis Girard est bien placé pour discuter de cet aspect parce qu’il vient lui-même de la recherche médicale et raconte avoir été surpris par l’ampleur et l’éventail des recherches à ses premiers mois au CÉROM en 2020.

Le gestionnaire rappelle d’ailleurs que même si la recherche appliquée est à la base de la mission du CÉROM, elle ne peut se faire sans l’aide de la recherche fondamentale puisque comme les producteurs, les chercheurs travaillent une saison à la fois.

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En 25 ans, l’équipe du centre de recherche s’est agrandie et diversifiée. L’amélioration génétique demeure un de ses principaux axes de recherche. Des lignées de blé de printemps et d’automne ont d’ailleurs émergé grâce aux travaux menés au CÉROM et des « choses excellentes s’en viennent pour le soya », mentionne Francis Girard. « L’amélioration génétique demeure notre fer de lance. On travaille fort pour trouver des outils hyper intéressants pour les producteurs qui permettent de réduire les coûts phytosanitaires et les coûts de production, tout en rejoignant des objectifs d’agriculture durable. »

La phytoprotection est un autre élément essentiel de la recherche au centre, surtout à une époque de changements climatiques qui apporte son lot d’impacts sur les populations et les types de ravageurs présents au Québec. Comme responsable du Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP), la vigie la plus importante du MAPAQ avec quelque 700 champs sous surveillance dans la province, le CÉROM a comme préoccupation d’apporter les données les plus récentes et précises sur ce qui se passe sur le terrain à la grandeur de la province.

Parmi les nouveautés au CÉROM figure le dossier des cultures de couverture et des plantes fourragères. Une chercheuse a été engagée pour développer ce champ d’expertise. « Il y a beaucoup d’encouragement à utiliser les cultures de couverture, mais il n’y a pas énormément d’études sur le sujet, que ce soit les pathogènes ou les ravageurs », indique le gestionnaire.

Sur un autre sujet qui a occupé l’actualité dans les dernières années, le Protecteur du citoyen a récemment donné raison à l’agronome Louis Robert. Ce dernier avait dénoncé auprès du MAPAQ en 2018 des tentatives d’intimidation de la direction du CÉROM sur les chercheurs ainsi que « l’ingérence de quelques membres du CA, notamment de son président, dans la diffusion et l’interprétation des résultats de projets de recherche ». À ce sujet, Francis Girard déclare que le CÉROM s’est doté depuis ces événements d’une gouvernance de classe mondiale. La création de son propre poste est une réaction directe vers une plus grande transparence. Il invite d’ailleurs les gens à redécouvrir le centre, autant les gens du milieu que du grand public. « Les gens qui travaillent ici sont passionnés et intègres (…) La recherche qui se fait ici est excellente et respecte toute les exigences de la recherche scientifique. »

Les analyses en laboratoire permettent d’établir les bons diagnostics. photo: Céline Normandin

On cultive de la moisissure blanche en laboratoire, à partir de morceaux de brocoli, afin de mieux l’étudier. photo: Céline Normandin

Le CÉROM utilise la réfrigération pour étudier les plants à différents stades, comme ce plant de soya.

Le CÉROM conserve pendant plusieurs années les grains de différentes plantes pour les avoir sous la main, au besoin.

Après la récolte, les grains des parcelles du CÉROM sont placés dans ces séchoirs. photo: CÉline Normandin

Le ver-gris occidental du haricot fait partie des ravageurs étudiés au CÉROM. photo: Céline Normandin

Les entomologistes du CÉROM ont acquis des capteurs d’insectes automatisés provenant de la Slovénie pour étudier les espèces vivant dans les champs. photo: Céline Normandin

L’amélioration génétique fait partie des missions principales du CÉROM qui a homologué deux blés de printemps et un blé d’automne. photo: Céline Normandin

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.