Blé : comment augmenter les chances de survie à l’hiver?

Si on ne réussit pas à traverser l’hiver, on devra se contenter des bienfaits d’un couvert végétal de luxe

Publié: 9 août 2022

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Pendant qu’il fait 35 degrés, on prépare l’hiver. Semis de notre clôture à neige végétale de lin afin de protéger notre blé d’hiver.

La récolte exceptionnelle du blé hiver 2022 n’est pas encore terminée et voilà qu’on doit déjà planifier notre prochain semis qui arrive à grands pas. Vraiment encourageant de voir les résultats de la récolte cette année. En plus, ça semble généralisé comme résultat sur l’ensemble du territoire. Rien de mieux pour redonner le goût d’en refaire ou de se réessayer d’en faire sur nos fermes.

Le premier défi, c’est de se donner toutes les chances de traverser l’hiver avec succès. On aura beau choisir une bonne variété, un bon marché, mais si on ne réussit pas à traverser l’hiver, on devra se contenter des bienfaits d’un couvert végétal de luxe qui ne portera pas de fruit. Il faut surtout faire attention à l’année 2022, qui semble avoir été favorable à toutes les situations.

Premièrement, il faut se souvenir que réussir ou non du blé d’hiver peut servir d’indicateur de la bonne perméabilité de nos sols et de la qualité de la gestion de l’eau en surface, tout en nous donnant des indications sur ce qui se passe en dessous au niveau de possible compaction. Différentes techniques de semis sont utilisées : à la volée, au semoir, sur billon, à l’intérieur d’un couvert végétal vivant, j’en oublie peut-être… Il s’agit de choisir la façon qui nous convient et de retenir quelques points de base pour nous donner plus de chance de réussir et je dis bien plus de chances, ce qui ne veut pas dire une réussite automatique. C’est ça le « kik » de cultiver du blé d’hiver!

  1. Se créer une fenêtre pour semer tôt (il faut trouver la fenêtre idéale dans chacune de nos régions et dites-vous que plus on sème tôt, plus nos chances de survie sont grandes et plus le potentiel de rendement est élevé). Ne pas oublier que plus on sème tôt, plus on baisse la population de semis, car un semis trop dense trop tôt favorise l’élongation du blé qui aura tendance à verser à l’hiver et favoriser la pourriture.
  2. Planifier une protection végétale (comme semer sur un chaume de canola, de lin, ou autre plante qui peut rester debout, conserver la neige et assurer une circulation d’air en hiver et même dans la glace).
  3. Choisir un champ équilibré avec une bonne perméabilité et une bonne régie de gestion de l’eau en surface.
  4. Choisir une variété qui semble bien adaptée à notre région.
  5. Si on a réussi les quatre premiers, on peut se permettre une fertilisation de départ à l’automne.

Rien n’est garanti, mais respecter ces points nous permettent de réussir parfaitement notre blé d’hiver huit années sur dix chez nous. On pourrait ajouter que même un champ imparfait peut être bonifié en y resemant un pois fourragé ou pois jaune pour permettre d’en augmenter la valeur. Cultiver une céréale d’hiver est LA porte d’entrée parfaite qui nous amène vers un système performant de plante de couverture qui peuvent nous donner d’excellents leviers agronomiques à long terme pour l’ensemble de nos fermes. S’agit seulement de trouver la façon de traverser l’hiver! Profession agriculteur.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.