La petite herbe à poux, vedette des mauvaises herbes résistantes

Publié: 22 septembre 2022

La petite herbe à poux, vedette des mauvaises herbes résistantes

Les mauvaises herbes résistantes ont défrayé les manchettes ces dernières années avec plus de cas rapportés, de nouvelles espèces à surveiller, ainsi que davantage de groupes d’herbicides concernés.

L’équipe de malherbologie du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ, avec des collègues du CÉROM et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, ont profité des dix ans du début de la surveillance pour dresser un bilan de la situation au Québec.

Depuis 2011, le service de détection a obtenu 701 échantillons soupçonnés de résistance et 1103 tests ont été réalisés par le LEDP et le CÉROM (échantillons et matières actives combinés). De ce nombre, 475 ont été classés résistants, soit 43,1 % des échantillons traités.

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Le portrait est incomplet, puisqu’il est dressé à partir des demandes de tests faites par les producteurs ou leurs conseillers, mais il est clair qu’il y a augmentation du nombre de populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides, indique les auteurs du rapport.

À partir des échantillons reçus depuis dix ans, voici les grandes lignes qui peuvent être tirées du rapport.

La petite herbe à poux et l’amarante tuberculée se distinguent comme étant les mauvaises résistantes les plus communes avec respectivement 39% et 14%. Dans le cas de la petite herbe à poux, toutes les populations étaient résistantes aux herbicides du groupe 2 (ex. PURSUIT, ACCENT). Une vingtaine d’entre elles ont de plus démontré une résistance à deux groupes et une à trois groupes d’herbicides. L’amarante tuberculée a, quant à elle, affiché des résistances à plus de deux groupes d’herbicides dans 59 des 72 populations testées. Au total, 15 mauvaises herbes au Québec affichent une résistance.

 Le groupe 2 d’herbicides a présenté le plus de populations résistantes avec 58,7%. Il est suivi du groupe 9 (ex. glyphosate) avec 22,1% et du groupe 5 (ex. atrazine) avec 10,9%.       

Source: Réseau d’avertissements phytosanitaires

La Montérégie se distingue avec plus de 45% des populations résistantes, mais le portrait pourrait être faussé puisqu’il est fait à partir des demandes acheminées au LEDP. La région vient cependant loin derrière le Centre-du-Québec (17,9 %), les Laurentides (12,0 %) ou Lanaudière (10,1 %). Le LEDP a recensé 12 mauvaises résistantes en Montérégie.

Le rapport démontre également que la culture de soya abrite en grande partie les populations résistantes avec 70% des cas. Le maïs-grain et fourrager vient ensuite avec environ 15 % des cas, 4% pour ce qui est du blé et 2,1% pour la carotte.

Puisque la détection dépend des tests reçus, le LEDP encourage les intervenants en agriculture à lui acheminer des demandes d’analyse.

Le document complet du rapport du LEPD est disponible ici.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.