Aussitôt que le Laboratoire vivant – Lait carboneutre (LVLC) a été annoncé par les Producteurs de lait du Québec, Bryan Denis a levé la main pour y participer. « En étant président du [Syndicat des producteurs de] lait bio à l’époque, je voulais savoir la différence entre le lait bio et conventionnel », raconte-t-il.
C’est l’enthousiasme de Bryan Denis pour le projet qui lui a permis d’être sélectionné entre les 20 fermes choisies, et le fait que sa ferme est située dans une des quatre régions sélectionnées : Bas-Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Montérégie et Estrie.
La Ferme Denijos a un troupeau de 65 vaches, dont environ 57 sont traites dans une salle de traite double six.

Comme dans toutes les fermes laitières biologiques, les vaches vont au pâturage du printemps à l’automne. La ferme compte 75 hectares en cultures, dont 20 en pâturage. En été, en production biologique, tous les animaux de plus de neuf mois d’âge doivent aller au pâturage pour y consommer 30 % de leur alimentation fourragère sous forme d’herbe fraîche.
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Premier bilan carbone
Le Laboratoire vivant – Lait carboneutre (LVLC) a démarré en 2023 et durera jusqu’à 2028. La coordination est assurée par Novalait et la chercheuse principale est Édith Charbonneau. Les émissions combinées de méthane (NH4), de protoxyde d’azote (N2O) et de dioxyde de carbone (CO2) permettent de calculer le bilan global de la ferme.
À la Ferme Denijos, avec des émissions de 1,02 kg d’éq. CO2 par kg de lait produit, l’entreprise a des performances dans la moyenne des fermes participantes, ce qui est bon pour une entreprise biologique. Ce mode de production est pénalisé, car la production laitière est plus faible que dans le conventionnel.
Certains producteurs, comme Bryan Denis, ont demandé de faire partie d’un groupe d’entreprises qui seraient évaluées chaque année pour valider l’amélioration entre les années.
En raison de l’importance des émissions de méthane des vaches, Bryan Denis a décidé de travailler d’abord sur cet aspect qui représente 40 à 45 % de son bilan. Pour y arriver, il a fait passer son troupeau de deux à trois traites par jour et modifié l’alimentation des vaches.
La production s’est améliorée de 1000 kg par vache par année, passant de près de 9000 kg lors du bilan initial à environ 10 000 aujourd’hui. « On était parmi les 20 % supérieurs, explique Bryan. On est maintenant dans les 5 à 10 %. »

En plus d’avoir augmenté la production laitière, Bryan Denis cherche à produire les meilleurs fourrages possible.
La gestion des champs avec l’utilisation d’engrais verts favorise la Ferme Denijos au niveau bilan de gaz à effet de serre. La gestion de la fosse à fumier est bonne, mais le producteur estime qu’elle pourrait être améliorée. L’entreprise a une très bonne performance en longévité du troupeau, soit près de cinq ans.
« Au niveau de la régie, on est déjà très bons », dit-il. Ce sont plutôt les petits détails qui feront la différence.
Bryan Denis apprécie sa participation au Laboratoire vivant – Lait carboneutre. « C’est une belle occasion d’avoir accès à des gens, des chercheurs, des experts du milieu, qui ont un regard extérieur sur notre entreprise, qui peuvent amener de nouvelles idées, de nouvelles façons de faire », dit-il. Il espère atteindre la carboneutralité, mais au-delà de cet objectif, il voit l’amélioration des pratiques à la ferme et de la rentabilité de l’entreprise.
*Cet article de Marie-Josée Parent est une version tirée et adaptée du magazine Le Bulletin des agriculteurs, édition septembre 2025.
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