Le Canada prend sa place à Agritechnica 2025

Soucy Track Systems et Groupe Anderson étaient présents à Agritechnica

Publié: il y a 1 heure

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Agritechnica s'est tenu en novembre 2025 à Hannovre, en Allemagne.

Le plus grand salon mondial de la machinerie agricole, Agritechnica 2025 est, de toute évidence, une édition charnière et le Canada y vit son moment fort. Pour la première fois, une cinquantaine d’entreprises canadiennes participent à l’événement tenu à Hanovre, en Allemagne, du 9 au 15 novembre.

Cette présence record traduit une ambition nouvelle : affirmer le savoir-faire canadien sur la scène internationale, bien au-delà du marché nord-américain.

Les fabricants de machinerie intégrant la réduction du tassement des sols, l’autoguidage et les solutions numériques cherchent désormais à diversifier leurs débouchés vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Sud. Selon Donna Boyd, directrice générale d’Agricultural Manufacturers of Canada (AMC), cette montée en puissance reflète la volonté des entreprises canadiennes « de prendre leur place dans une industrie mondiale en pleine mutation ».

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Un salon tourné vers l’autonomie et la connectivité

Agritechnica 2025 met clairement en avant la mutation technologique de l’agriculture mondiale. L’automatisation, l’assistance à la conduite, l’électrification et la connectivité sont les vedettes des halls d’exposition.

Les géants européens et américains dévoilent leurs prototypes, mais le ton général a changé : la puissance ne suffit plus, l’intelligence prend le relais.

Tracteurs autonomes, robots de terrain, systèmes d’autoguidage et de gestion de flotte interconnectés illustrent la tendance. Le mot-clé du salon : interopérabilité, soit la capacité de différents systèmes, machines ou logiciels à communiquer, échanger et utiliser mutuellement leurs données sans restriction liée à la marque ou à la plateforme dans un écosystème cohérent.

Pour les agriculteurs, cela signifie plus de précision, une planification optimisée et une réduction des intrants. Pour les constructeurs, cela exige une approche logicielle et connectée.

L’époque où la valeur d’une machine se mesurait à la puissance de son moteur est révolue : désormais, la différence se joue dans l’intelligence embarquée.

Énergie propre et durabilité au cœur des innovations

Les innovations énergétiques occupent une place de choix à Hanovre. Plusieurs moissonneuses et tracteurs hybrides ou électriques y font leurs débuts, traduisant la volonté de réduire la consommation de carburant et d’anticiper les futures normes environnementales.

Cette évolution s’inscrit dans la transition énergétique amorcée dans l’automobile et désormais incontournable dans le monde agricole.

Le Canada, fort de ses conditions d’exploitation exigeantes et de sa culture de la durabilité, y voit une occasion unique. Les entreprises qui conçoivent des machines robustes, adaptables et connectées peuvent séduire les marchés européens à la recherche de fiabilité et d’efficacité.

Les ambassadeurs canadiens de la technologie agricole

Le pavillon canadien, organisé par Agricultural Manufacturers of Canada, a été dominé par Versatile (Winnipeg, Manitoba). La marque y présentait en première européenne sa série Nemesis (175-260 ch) ainsi que son impressionnant tracteur à chenilles DeltaTrack (jusqu’à 665 ch, moteur Cummins X15, transmission Cat TA22).

Versatile a confirmé l’ouverture prochaine d’une succursale en Allemagne et une collaboration avec des distributeurs en France (Agri 33, Loxagri). Une offensive stratégique visant à bâtir un réseau de distribution solide et à assurer un suivi après-vente à l’échelle européenne.

Autre figure majeure du pavillon, Soucy Track Systems (Drummondville, Québec) mettait en avant ses solutions de chenilles modulaires destinées aux tracteurs, moissonneuses et pulvérisateurs. Le fabricant québécois, reconnu pour la robustesse et la fiabilité de ses systèmes, dévoile ses dernières innovations à suspension intégrée, conçues pour réduire la compaction des sols et optimiser la traction et le confort sur tous types de terrains. Sa présence à Hanovre illustre la notoriété croissante du savoir-faire québécois dans la mobilité agricole.

Non loin de là, le Groupe Anderson (Chesterville, Québec) a attiré lui aussi les visiteurs avec sa gamme d’enrubanneuses et d’équipements de récolte. Spécialiste reconnu de la manutention et de la conservation du fourrage, Anderson présente ses dernières solutions d’automatisation destinées à accroître la productivité tout en réduisant les pertes. Ses machines, robustes et polyvalentes, incarnent cette approche canadienne centrée sur l’efficacité, la durabilité et la simplicité d’utilisation.

Parmi les autres exposants, Neeralta (Barrhead, Alberta) qui se distingue dans le stockage et la surveillance des grains avec ses systèmes d’emballage, de chauffage de silos et de suivi en continu, des technologies particulièrement recherchées sur les marchés d’exportation.

De son côté, FarmTRX (Ontario) a attiré l’attention avec son moniteur de rendement universel et ses capteurs d’humidité abordables, permettant à des moissonneuses de tous âges d’accéder à la cartographie de rendement et à l’agriculture de précision.

Une mondialisation assumée du savoir-faire canadien

Cette dynamique illustre un véritable changement culturel. Longtemps concentrés sur le marché intérieur et les États-Unis, les manufacturiers canadiens ouvrent désormais leurs horizons. La pandémie, les tensions logistiques et la demande pour des équipements durables ont accéléré ce virage.

Agritechnica 2025 a agit comme un tremplin vers la mondialisation du génie agricole canadien, démontrant que le pays ne se contente plus d’importer l’innovation : il l’exporte désormais.

Cet article de John Greig publié dans The Western Producer a été traduit et adapté par Le Bulletin des agriculteurs.

Pour plus de contenu sur Agritechnica (en anglais), cliquez ici.

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