Rendement du soya : la météo a joué les trouble-fête

L’année se solde par des rendements inférieurs aux moyennes

Publié: 20 décembre 2022

Rendement du soya : la météo a joué les trouble-fête

L’année 2022 ne sera pas à classer dans les annales pour la culture de soya, confirme un autre classement, cette fois en provenance du Réseau des grandes cultures du Québec (RGCQ).

Les essais effectués dans les parcelles dans différentes régions du Québec durant l’année indiquent des rendements inférieurs aux moyennes des années précédentes. Dans les régions les plus au sud, la différence est de l’ordre de 5 à 10%, tandis que dans les régions plus froides le manque à gagner est de 12 à 15%, et même de 20% à certains endroits, confirme Martin Lacroix, coordonnateur soya et canola au RGCQ. Une mauvaise germination a été notée dans certains endroits. Il ajoute que les fèves étaient de moins bonne qualité et plus petites que les années précédentes. Les gousses ne contenaient que deux fèves en général plutôt que les trois habituelles. Aucune différence non plus entre les cultivars hâtifs et tardifs. « C’est une année plutôt moyenne pour le soya. Il semble que les conditions froides aient eu un impact important sur le rendement ».

Les semis avaient pourtant bien démarré cette année avec de bonnes conditions, ni trop mouillées ni trop sèches. Il semble que la chaleur tardive ait eu un impact notable sur la croissance et la performance des plants. « La chaleur n’est pas arrivée avant la fin juillet. Il y a eu une baisse de 5 à 10% des unités thermiques », déclare M. Lacroix. L’eau dans les champs a également fait défaut et est tombée à une date plus tardive, soit en août dans la région de Québec. « Les précipitations ne sont pas arrivées au bon moment et ont impacté le rendement ». Heureusement, les conditions de récolte ont été excellentes et la fin de saison s’est bien déroulée.

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M. Lacroix a observé un peu de sclérotinia, mais rien de notable. Il semble qu’encore ici les conditions fraîches aient joué, mais cette fois en faveur des plants. Les conditions n’ont pas été réunies pour favoriser la prolifération du champignon au moment de son apparition et lorsque la chaleur s’est installée pour de bon, les rangs s’étaient refermés. « Il n’a pas fait assez chaud dans les champs et ensuite, le couvert était assez dense pour empêcher la circulation des spores ».

Les pucerons ont donné quelques sueurs froides. Le coordonateur du RGCQ n’avait pas vu lui-même autant de prédateurs dans ses champs depuis plusieurs années. Selon ses observations, il estime à environ 10 à 15% des surfaces des essais affectées cette année par le puceron, suffisamment pour avoir les pantalons gommés en réaction après une visite sur le terrain. Encore ici, aucune perte de rendement n’a été reliée à la présence de l’insecte. « Ils sont arrivés à un stade tardif du soya dans la région de Lotbinière, à un moment où les plants étaient bien développés et le stade gousse commencé. » D’ailleurs, les coccinelles étaient tout aussi présente cette année et aurait joué leur rôle de prédateur.

Aucun résultat n’était disponible pour le canola. Des essais ont débuté en 2020, mais la pandémie a mis un frein aux travaux, surtout que les parcelles dans les régions les plus propices à la culture n’avaient pu être semées cette année-là. Aucun semencier ne s’est manifesté depuis, mais on indique que la porte demeure ouverte au RGCQ.

Pour consultez les résultats des essais du RGCQ, cliquez ici.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.