Un tribunal de l’Arizona a annulé les précédentes approbations du gouvernement fédéral américain concernant certains herbicides agricoles. La contestation venait, entre autres, des impacts de l’utilisation des herbicides à base de dicamba, qui, lors de la pulvérisation, dérivent et endommagent les cultures qui ne peuvent pas tolérer ce produit.
Le jugement rendu la semaine dernière renverse la décision du Environmental Protection Agency qui avait permis les enregistrements en 2020 de ces herbicides. Les produits concernés sont le XtendiMax de Bayer, l’Enginia de BASF et le Tavium de Syngenta. La décision repose sur le fait que l’agence a violé les exigences concernant la participation du public.
Le soya résistant à l’herbicide à base de dicamba de Bayer est le deuxième le plus semé aux États-Unis.
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La décision interdit aux agriculteurs de pulvériser les produits à base de dicamba au cours de la prochaine saison de croissance, à moins que l’EPA n’autorise l’utilisation de lots déjà expédiés.
Les entreprises concernées ont déclaré qu’elles n’étaient pas d’accord avec la décision et qu’elles attendaient des directives de l’EPA, qui a déclaré qu’elle réexaminait la décision.
« La plupart des producteurs de soya et de coton ont pris des décisions d’achat de semences et de produits chimiques et, dans certains cas, se préparent à planter leur récolte de 2024 dans les semaines à venir », a déclaré BASF. « Cette ordonnance pourrait menacer les moyens de subsistance des producteurs de soya et de coton qui dépendent du dicamba pour lutter contre les mauvaises herbes résistantes. »
Le changement de statut d’enregistrement n’affecte pas les producteurs canadiens, a déclaré Ginger Rozmus, porte-parole des communications de Bayer Crop Science Canada. « La récente décision d’un tribunal américain n’a aucun impact sur l’utilisation ou l’enregistrement au Canada des herbicides Roundup Xtend 2 et XtendiMax 2 dotés de la technologie VaporGrip », a-t-elle déclaré dans un courriel.
De plus, a-t-elle ajouté, le soya pulvérisé avec du dicamba peut toujours être exporté vers les États-Unis. « La récente décision américaine est le résultat d’une erreur de procédure et n’est pas liée à la sécurité du produit », a déclaré Ginger Rozmus.
Les herbicides à base de dicamba font l’objet de plusieurs débats depuis 2020. Une cour d’appel américaine a une première fois bloqué les ventes de ces produits en juin 2020, estimant que l’EPA avait sous-estimé les risques liés à son utilisation. L’EPA avait ensuite autorisé en octobre de la même année l’utilisation des approvisionnements existants, en ajoutant ensuite de nouvelles restrictions. La décision a de nouveau été contestée en décembre 2021, sur la base de l’interrogation quant à savoir si les herbicides au dicamba pouvaient être pulvérisés en toute sécurité sur le soya et le coton sans présenter de « risques déraisonnables » pour d’autres cultures.
Sources: The Western Producer (Reuters et Robert Arnason)
