Après deux ans de réflexion et de préparation, G3 Canada lance son projet d’un nouveau terminal à grain au Port de Trois-Rivières. Les travaux, qui doivent démarrer dès mars 2025, représentent un investissement de 129 M$. Ils seront échelonnés sur deux ans, avec une mise en service pour la saison des cultures en 2027, indique Philippe Bélanger, directeur des opérations pour l’Est du Québec de G3 Canada.
Philippe Bélanger explique que la décision a été prise en raison de l’opportunité offerte par les travaux de modernisation du Port de Trois-Rivières, auquel le fédéral accorde un financement de 87 M$. Pour faire face à la taille de plus en plus grande des bateaux, le réservoir actuel de 17 000 pieds des quais 16 et 17 sera rempli pour devenir une installation linéaire à la berge du Saint-Laurent, ce qui facilitera le chargement des bateaux. Les installations du terminal auront une capacité de 65 000 tonnes métriques.
G3 Canada va en profiter pour mettre en place un nouveau concept avec trois voies de réception rapide. Le nouveau terminal permettra de réduire le temps d’attente, en plus d’augmenter la capacité de manutention des grains. Fini donc les lignes d’attente pour les camions de livraison en cas de problème puisque les voies d’accès pour des camions seront multipliées.
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« Le secret est dans la logistique. Après 15 minutes, tout devrait être complété pour les livraisons grâce au nouveau tracé, indique le directeur commercial, Bruno Simard. Grâce à une collaboration avec les autorités du port, les activités seront maximisées durant les mois d’octobre et de novembre. Deux nouvelles balances seront également ajoutées. « Un chauffeur n’aura à descendre de son camion qu’une seule fois, soit pour lever la boîte du camion », ajoute Philippe Bélanger.
En plus de l’occasion offerte par les rénovations du port, Philippe Bélanger ajoute que depuis 2015, la vocation des installations de G3 Canada à Trois-Rivières a évolué. L’aspect local a cédé sa place en raison de la situation stratégique du port pour les régions du Québec, en plus de bénéficier d’eaux profondes qui permettent à des bateaux de fort tonnage d’effectuer des activités de transbordement de marchandises, dont les grains. « Les travaux au port vont nous donner accès direct aux marchés internationaux et ce projet va dans ce sens-là », indique-t-il.
Durant la durée des travaux, G3 Canada redirigera une certaine partie de ses capacités au Port de Québec avec qui l’entreprise a renouvelé son entente pour 30 ans supplémentaires. L’entreprise a acquis également les Entreposages Beauchemin de Saint-Denis-sur-Richelieu. Cette acquisition, réalisée en décembre 2024, lui permet de disposer d’un espace d’entreposage de 30 000 tonnes.
G3 compte aussi offrir davantage la cueillette à la ferme des grains, en plus d’être à la recherche d’autres solutions, comme de l’entreposage chez les producteurs. Philippe Bélanger est conscient que le service direct représente des coûts plus élevés, mais ce dernier est tout de même privilégié actuellement par 80% des producteurs, dit-il. Ces derniers ont de plus été avisés depuis décembre des changements à venir.
Quant au contexte actuel d’incertitude, les deux hommes jugent que le moment était opportun d’agir. Le projet lui-même a été mûrement réfléchi et permettra d’avoir un accès encore plus grand au marché d’exportation. Il s’agit également d’une certain geste de confiance face au marché québécois et à sa capacité de produire suffisamment du soya et du maïs qui sont les denrées d’exportation de prédilection.
Pour en savoir plus sur le marché des grains, suivez le blogue de Jean-Philippe Boucher.
