Appel à la vigilance dans les céréales

L’oïdium est présent dans plusieurs champs de blé d’automne

Publié: 5 juin 2025

Présence d'oïdium dans le blé d'automne

Les conditions fraiches et humides n’ont pas seulement retardé les semis, elles ont aussi créé des conditions favorables à la propagation de certaines maladies foliaires dans les céréales, indiquait la semaine dernière le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP).

Des cas de rouille jaune et d’oïdium ont été rapportés dans plusieurs champs et régions du Québec. Dans le premier cas, l’arrivée du champignon est plus hâtive que la norme. Cela survient après que des signalements aient été faits en Ontario, bien que ce n’avait pas encore été le cas dans le nord des États-Unis, vers la fin de mai. Les régions concernées étaient le Centre-du-Québec (MRC d’Arthabaska) et la Montérégie-Est (MRC des Maskoutains).

L’oïdium semblait plus répandu en étant présent dans plusieurs champs de blé d’automne, toujours selon le RAP. Yvan Faucher, conseiller en grandes cultures et agroenvironnement au MAPAQ, fait partie des agronomes ayant rédigé l’avis. Interrogé sur la prévalence des deux maladies foliaires, il indique que la rouille jaune « ne semble pas vouloir prendre de l’ampleur pour le moment. Des conseillers ont visité plusieurs champs de blé dans les derniers jours sans rapporter aucun cas. Comme mentionné dans le RAP, quelques cas ont été rapportés, mais sans plus. »

Blé d’automne fortement atteint par la rouille jaune. Photo : Tanya Copley (CÉROM). Source: RAP

La situation concernant l’oïdium pourrait être plus problématique. « Plusieurs champs ont été rapportés ayant cette maladie fongique présente de façon moyenne et parfois plus sévère. Certains champs de céréale d’automne ont un couvert très dense qui favorise le champignon. On a aussi observé de la verse dans certains champs, ce qui est aussi un facteur de risque », indique l’agronome.

Lésions d’oïdium dans le blé d’automne. Photo : Tanya Copley (CÉROM). Source: RAP

L’avis du RAP conseillait la vigilance en visitant les champs de céréales. Les conditions météo de la fin de la semaine dernière étaient propices à la propagation des maladies. La chaleur apparue dans les derniers jours pourrait les freiner, mais la surveillance était toujours recommandée.

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En cas de présence de la rouille jaune, il faut visiter les champs au moins deux fois par semaine afin de vérifier si la maladie progresse et préparer une intervention au besoin. Une intervention est suggérée lorsque 5 % des feuilles du champ présentent des symptômes et avant que 5 % de la surface de la feuille étendard (dernière feuille du haut) ne soit atteinte. Un seuil de 5 % correspond environ à quatre lésions d’au moins un centimètre de longueur.

Dans le cas de l’oïdium, le RAP recommande de suivre les températures journalières annoncées et faire un dépistage une à deux fois par semaine pour suivre l’évolution de la maladie. « Il est important de s’assurer que les deux ou trois feuilles du haut des plants ne se soient pas atteintes par la maladie », souligne l’avis. 

Conseils sur les traitements

Il faudra également porter une attention particulière au traitement à appliquer, si nécessaire. Le RAP avertit que « certains produits homologués pour lutter contre la rouille ou l’oïdium contiennent des matières actives de la famille des strobilurines (groupe 11) qui peuvent augmenter le développement et la production de mycotoxines de la fusariose de l’épi lorsqu’appliquées après l’émergence de la feuille étendard. C’est d’autant plus important lorsque la culture est plus avancée (gonflement dans le cas de l’orge et épiaison pour les autres céréales) ».

Il pourrait être judicieux de réaliser une deuxième application contre la fusariose de l’épi. Encore ici, il faudra estimer le meilleur moment puisque ces produits ne peuvent être appliqués qu’une fois par saison. L’application d’un fongicide est jugée également plus efficace contre la fusariose et les mycotoxines à l’épiaison ou à la floraison, comparativement à une application au stade du gonflement (orge) ou de l’épiaison (autres céréales).

Des informations supplémentaires concernant les maladies et les traitements sont disponibles dans l’avis du RAP.

Les carte d’Agrométéo permettent également de suivre les niveaux de risques journaliers de la fusariose du blé.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.