Lors de la dernière édition de Ag in Motion, en Saskatchewan, le prix de l’innovation en agtech a été remis à PhiBer Manufacturing pour le porte-drone Dash, un système tout-en-un révolutionnaire combinant poste de pilotage et tour de contrôle intégrés. Il peut gérer simultanément jusqu’à quatre drones, optimisant ainsi les opérations aériennes sur les exploitations agricoles.
Tout comme les transbordeurs de grains améliorent l’efficacité des moissonneuses, les remorques Dash de PhiBer entendent faire de même avec les pulvérisateurs. « Il s’agit essentiellement d’un pulvérisateur traditionnel avec une capacité accrue de 25 à 30 %, grâce à un remplissage ultra-rapide », explique Derek Friesen, président-directeur général de PhiBer.
L’entreprise a récemment lancé une version modifiée de sa remorque Dash, pensée pour soutenir les opérations de pulvérisation par drone sur de vastes superficies. Une réponse directe à un marché en plein essor.
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« Nous croyons fermement que la pulvérisation par drone va connaître une croissance fulgurante », affirme Derek Friesen. Selon lui, deux drones de grande capacité travaillant de concert peuvent déjà suivre le rythme d’un pulvérisateur terrestre. « Nous entrons officiellement dans ce secteur. Nos premières remorques adaptées aux drones sortent tout juste de la chaîne de production. »
Et l’entrepreneur ne cache pas ses ambitions : « Je m’attends à ce que les remorques Dash deviennent notre gamme de produits la plus importante dans les prochaines années. »
Expansion industrielle et virage technologique
Pour soutenir cette croissance, PhiBer a lancé un vaste projet d’expansion à Crystal City, au Manitoba, à quelque 130 km au sud-ouest de Portage la Prairie. Une nouvelle usine de 60 000 pieds carrés est en construction. Elle permettra à l’entreprise de doubler ses effectifs et de consolider sa capacité de production.
« Nous avons connu une croissance significative au cours des dernières années, note Derek Friesen. En moyenne, nos ventes ont augmenté de 48 % par an sur les quatre dernières années. »
Parmi les nouveautés : un immense système de moulage de plastique, l’un des seuls au pays capable de produire des réservoirs jusqu’à 5000 gallons. Ces cuves, importées jusqu’ici des États-Unis, seront désormais fabriquées sur place. L’équipement pourra également produire de gigantesques réservoirs de stockage permanent.
« Il n’existe que deux machines au Canada capables de fabriquer ce que nous allons produire, précise Friesen. Nous voulons rapatrier cette production au pays. La plus grande presse de moulage au Canada sera installée ici. »
Le site comprendra également trois systèmes de découpe laser automatisée pour accélérer la fabrication des pièces métalliques.
PhiBer a choisi de court-circuiter les réseaux traditionnels de concessionnaires. Elle vend directement ses remorques Dash aux producteurs agricoles, une stratégie qui vise à maintenir des prix compétitifs en éliminant les intermédiaires.
Pour faciliter cette approche, l’entreprise a lancé un nouveau site Web doté d’une assistance IA. Les utilisateurs peuvent y configurer leur remorque Dash sur mesure, obtenir un devis instantanément, commander des pièces et même finaliser leur achat en ligne.
« L’idée n’est pas de remplacer le contact humain, mais d’offrir un outil puissant qui permet aux producteurs de concevoir eux-mêmes leur remorque idéale, explique Derek Friesen. Il y a plus de 3,5 millions de configurations possibles. Tout est personnalisable. »
Les clients qui préfèrent un accompagnement personnalisé peuvent toujours téléphoner à l’équipe de PhiBer pour obtenir des conseils ou valider leur configuration.
Aujourd’hui, le système Dash est devenu le produit vedette de l’entreprise. Face à la demande croissante, PhiBer a ouvert des filiales aux États-Unis et en Australie pour répondre aux besoins des marchés étrangers.
« Les États-Unis représentent depuis plusieurs années une part importante de nos ventes, souligne Friesen. C’est notre premier moteur de croissance, même si certains enjeux politiques viennent parfois compliquer les choses. »
Cet article de Scott Garvey publié dans The Western Producer a été traduit et adapté par Le Bulletin des agriculteurs.
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