Les drones plus efficaces que les tracteurs ?

Avec les drones, pas besoin d’attendre que les champs soient secs pour procéder au champ

Publié: 28 janvier 2025

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Les drones plus efficaces que les tracteurs ?

Les drones font de plus en plus partie du paysage dans les traitements à la ferme grâce au développement de la technologie dans les dernières années, menant à la multiplication des entreprises offrant des services. Les drones peuvent maintenant faire de l’épandage, en plus de l’ensemencement de céréales ou de cultures de couverture.

Les faits semblent d’ailleurs en faveur des drones avec un traitement moins invasif que les tracteurs, et moins dispendieux qu’avec l’épandage par avion. Pas besoin non plus d’attendre que les champs soient secs pour procéder aux différents traitements avec les drones. Mais est-ce que les rendements sont au rendez-vous et est-ce que le retour sur l’investissement en vaut la peine?

Tests comparatifs aux États-Unis

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Une entreprise de semences américaine, Beck’s, a procédé à des tests comparatifs chez des producteurs agricoles pendant deux ans (2023 et 2024) via son centre de recherche, Practical Farm Research (PFR). Les essais ont compris l’épandage de trois produits (Miravis, Neo et Veltyma) qui ont été utilisés sur des champs de soya et de maïs dans deux États différents, soit l’Illinois et le Missouri. Le projet a comparé les applications faites sur le terrain, par drone et par avion. Aucune maladie n’avait été noté dans les champs au préalable, tandis que la quantité de produit appliqué était de 2 gallons/acre par avion et drone et de 15-20 gallons/acre par la machinerie.

En 2023, les résultats ont clairement désigné les drones comme gagnants d’un point de vue de rendement. Ils ont démontré des résultats supérieurs de 3,4 boisseaux à l’acre (bu/a) dans le maïs et de 1,8 bu/a dans le soya, comparativement à une application terrestre.

Les résultats ont été moins tranchés en 2024. Les tests ont été réalisés avec des drones AG-230 et par les gens du PFR, plutôt que par contrat en 2023.

Il n’y a pas eu de différence marquée entre l’application par drone et de manière terrestre dans les champs de maïs, avec un rendement de 8,6 bu/a en comparaison avec les zones non traitées. En regardant les données sur deux ans, le drone se distingue avec un retour sur l’investissement de 14,75 $US/a sur les zones non traitées, contre 4,84 $US/a pour la machinerie terrestre.

Pour le soya, aucun des deux moyens entre le drone et la machinerie n’a été profitable. Les chercheurs ont noté toutefois un léger avantage de 0,5 bu/a au point de vue du rendement avec le drone. Le retour sur l’investissement sur deux ans se situait à 13,78 $US bu/a pour le drone, contre -1,23 $US pour la machinerie.

Drone contre avion

L‘autre partie des tests concernait les drones et les avions. En général, les avions ont eu les meilleurs résultats dans le maïs avec un rendement de 5,7 bu/a contre 5,3 bu/a pour les drones, bien que des nuances aient été notées selon le produit appliqué. En regardant le retour sur l’investissement, le drone est en avance avec 6,13 $US/a.

Pour le soya, les résultats ont été statistiquement similaires entre les différents types d’applications, avec peu ou pas d’avantages du côté du rendement. Ils n’ont pas non été rentables.

Les responsables de l’étude concluent en bref que les drones sont efficaces quand vient le temps d’appliquer des produits phytosanitaires. Ils avancent toutefois que d’autres essais seront nécessaires pour confirmer les résultats. Des précautions doivent être également prises avant l’application pour s’assurer de réussir l’opération. Les drones doivent être testés pour définir la vitesse, l’altitude, la largeur de l’épandage et la grosseur des gouttelettes pour s’assurer d’un arrosage uniforme.

Source: Farm Progress

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.