Il est à noter toutefois que ce produit n’est pas utilisé en agriculture. La nouvelle étiquette de Santé Canada sur le produit spécifie que l’usage au moyen de drones se limite à « supprimer les espèces de saules, de peupliers et de trembles poussant sur des zones non agricoles telles que les emprises et les sites industriels. »
Il s’agit cependant d’une nouvelle étape dans le développement de solutions d’application de pesticides par drone.
Le Bulletin avait tracé dans un article en décembre dernier le chemin qu’il reste à parcourir pour que les drones puissent satisfaire les besoins des producteurs en matière d’arrosage des cultures avec des pesticides.
Pour résumer, Martin Trudeau, chercheur au Centre de la lutte antiparasitaire d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) à Saint-Jean-sur-Richelieu, nous avait décrit l’étude qu’il mène avec son équipe sur les résidus de pesticides après un arrosage par drone.
Les pesticides qu’ils ont choisis de tester dans leurs essais ont été sélectionnés avec l’objectif d’une extrapolation à un grand ensemble de produits — essentiellement pour aller plus vite vers l’homologation d’un plus grand ensemble de produits pour une utilisation par drone.
Avec l’homologation du Garlon XRT, toutefois, ce n’est pas ce que nous semblons rencontrer : il s’agit ici du cas par cas ; un travail au compte-goutte qui verra graduellement l’homologation de produits variés, pas nécessairement uniquement pour l’agriculture.
Markus Weber, président de Landview Drones, interviewé pour un article sur le site de Farmtario au sujet de l’homologation du Garlon XRT, déplore qu’une approche qui approuve un herbicide à la fois causera des délais « ça prendra de cinq à dix ans avant qu’une large sélection de produits chimiques soit disponible pour les agriculteurs ».
Contacté après l’annonce de l’homologation du Garlon XRT afin d’obtenir ses commentaires, M. Trudeau souligne que ce produit s’ajoute à l’homologation pour un usage par drone de trois autres produits, des larvicides à base de BT (Bacillus thuringiensis) du fabricant Valent Biosciences. « À noter que ces quatre produits ne sont pas homologués pour application par SATP [systèmes d’aéronefs télépilotés] en milieu agricole (c.-à-d., sur des cultures comestibles). »
Nous rappelons que grâce aux travaux de recherche de M. Trudeau et de son équipe, ainsi que de ceux de l’OCDE, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada (ARLA) devrait trancher sur l’utilisation des drones pour l’application de pesticides au plus tôt en 2025.
Les producteurs qui souhaitent suivre en temps réel l’évolution de l’homologation de l’usage de pesticides par drone peuvent faire une recherche dans la base de données des étiquettes de produits sur le site de Santé Canada en entrant le mot-clé « SATP » (https://pr-rp.hc-sc.gc.ca/ls-re/index-fra.php).
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