Le MAPAQ annonce une 4e ronde de rétribution agroenvironnementale s’élevant à 35,3 M$. La somme est financée à la fois par Québec (26,3 M$) et par le Partenariat canadien pour une agriculture durable (9 M$).
La mesure s’adresse aux entreprises agricoles avec des rétributions qui pourraient atteindre jusqu’à 50 000$ pour deux saisons de culture, pour un maximum de 1200 entreprises. La période d’inscription débutera le 5 mars et se terminera le 31 mars, ou lorsque l’enveloppe sera épuisée.
Les mesures couvertes sont :
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– la diversification des cultures;
– la protection des sols hors saison;
– la réduction de l’usage des herbicides;
– la gestion améliorée des matières fertilisantes;
– la réalisation d’aménagements favorables à la biodiversité.
Pour cette ronde, le MAPAQ souhaite des mesures plus ambitieuses visant les objectifs du Plan d’agriculture durable (PAD), qui sont la promotion d’alternatives aux pesticides et la conservation des sols. Par exemple, « il sera demandé aux entreprises d’aller plus loin dans leurs pratiques de protection des sols hors saison par l’utilisation d’une culture enracinée et de réduire l’utilisation d’engrais minéral azoté dans les cultures », indique-t-on dans le communiqué de presse.
L’initiative permettra aux entreprises de la première période d’inscription de 2022 de poursuivre leur parcours agroenvironnemental pendant deux années supplémentaires. Les producteurs agricoles peuvent également choisir de suivre des formations de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) afin de parfaire leurs connaissances en agroenvironnement, pour une somme qui peut atteindre 1 500 $ par entreprise.
« Ce nouvel appui permettra à un nombre encore plus important de producteurs et productrices, partout au Québec, d’adopter des pratiques plus durables. En choisissant d’accompagner nos entreprises agricoles au moyen d’une aide flexible et adaptée à leur réalité, nous nous assurons de leur engagement à long terme. C’est un geste important de votre gouvernement pour la pérennité de notre garde-manger collectif », a déclaré André Lamontagne, par voie de communiqué de presse.
L’annonce du MAPAQ a été bien accueillie par les Producteurs de grains du Québec (PGQ), mais jugée insuffisante face aux défis auxquels fait face le secteur. C’est pourquoi un financement récurrent est demandé. « Nous réitérons notre demande pour la mise sur pied d’un véritable programme structurant de financement de 50 M$ par année, un investissement qui permettrait à nos producteurs d’adopter des pratiques plus durables tout en restant compétitifs dans cet environnement économique mondial instable et menaçant », a indiqué Christian Overbeek, président des PGQ. Ce dernier a relancé sa demande envers le ministre des Finances, Eric Girard, en disant souhaiter voir une annonce dans le prochain budget.
Un bilan positif
Cette dernière ronde de rétribution fait monter à 122 M$ les sommes accordées pour inciter à des pratiques en phase avec le PAD. Depuis la première annonce en 2022, 3 200 entreprises agricoles ont adopté des pratiques recommandées sur près de 520 000 hectares au total, ce qui représente 40 % des superficies de cultures annuelles au Québec. Le MAPAQ estime qu’elles ont aussi permis de réduire l’équivalent de 150 000 tonnes en CO2 et de 200 000 kg de pesticides. La mesure ayant rejoint le plus grand nombre d’entreprise est la conservation des sols hors saison, soit 84%, pour 300 000 hectares.
L’Accord Canada-Québec de mise en œuvre du Partenariat canadien pour une agriculture durable représente un financement du gouvernement du Canada et du gouvernement du Québec totalisant 366,6 millions de dollars répartis sur une période de cinq ans, soit de 2023 à 2028. Ce financement provient à 60 % du gouvernement fédéral, soit 220 millions de dollars, et à 40 % du gouvernement du Québec, soit 146,6 millions de dollars.