On passe d’un printemps frisquet et bien arrosé à un réchauffement rapide des températures. On traverse les records pour des dates aussi hâtives pour les canicules qui dans notre jeune temps arrivaient à l’occasion en juillet. Tellement chaud qu’on souhaiterait fermer les écoles. En fait on a déjà des journées prévues pour les tempêtes de neige et probablement qu’on réalise qu’il faudra aussi ajouter des journées coup de chaleur dans le futur.
La chaleur est tellement intense que le sol est devenu comme un bloc solide. On a les conditions parfaites pour faire de la poterie. Une argile humide qu’on manipule à notre guise et qu’on passe au four. Je suis habitué à travailler à la chaleur mais j’ai l’impression que mon corps n’a pas eu le temps de s’y habituer.

Je sors dehors et les vitres de mes lunettes sont obstruées de buées. Je sens la pression de la chaleur. Les premières minutes sont suffocantes. J’ai des plants de blé d’hiver à sortir de mon champ de blé de printemps. Je ne peux attendre parce que très bientôt ce sera impossible de les épurer. Alors je me prépare mentalement. J’ai mon sombrero sur la tête, crème solaire et mon réservoir d’eau glacée directement sur le dos. Des séquences alternées de deux heures maximum à la fois pour ensuite faire autre chose.
Mais après le choc contrastant entre l’air climatisé de la maison et la chaleur accablante à l’extérieur on s’y habitue. Tellement, qu’aujourd’hui j’apprécie l’air qui me semble tellement plus frais. Et pourtant il fait tout de même 28-30 degrés Celsius.
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Dans certaines périodes intenses, comme celle-ci, on a l’impression qu’il y a plus de tâches que de ressources humaines. Tout devient une gestion des priorités.
Au moins le maïs grain semble apprécier. Par contre, c’est bizarre à dire après un printemps aussi arrosé, mais j’en conclu qu’une bonne pluie serait appréciée pour ramener un peu d’humidité dans nos sols.
Profession agriculteur