Le nouveau président du Salon de l’agriculture Claude Corbeil n’est peut-être pas un des responsables de la création de l’événement en 1986, mais en tant qu’agriculteur, il n’a pas manqué une édition, confie-il en entrevue.
Le commentaire reflète bien le sentiment de plusieurs producteurs pour qui le Salon est une date à marquer dans le calendrier. L’année 2026 soulignera la 40e édition de l’événement qui a fait relâche à trois reprises, soit en 1998 lors du verglas et en 2021 et 2022 en raison de la pandémie. Au fil des ans, l’auditoire a grandi et s’est élargi. L’an dernier, il a accueilli plus de 13 000 visiteurs provenant d’un peu partout dans la province.
Un peu d’histoire
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La naissance du Salon remonte à la fin des années 1970, raconte Léon Guertin, qui a été directeur général du Salon de 2008 à 2017. À ce moment avait lieu à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec à Saint-Hyacinthe (ITAQ) la Semaine du cultivateur présentant des conférences auxquelles se joignaient quelques représentants du milieu. L’initiative provenait du bureau régional du MAPAQ, sous l’égide de Paul Sauvé, qui souhaitait faire connaître les bonnes pratiques en agriculture.
Lorsque le MAPAQ se retire de l’organisation, Florent Fortier et Jean-Paul Vermette reprennent la balle au bond, avec l’objectif d’en faire un lieu d’échange permettant de partager des connaissances et de contribuer au développement des entreprises agricoles.
« On a eu l’idée de faire plus grand puisque ça marchait très bien », indique Donald Côté, président du Salon de 2001 à 2008. D’autres partenaires se joignent à l’organisation, comme la Banque de Montréal. L’événement adopte alors un nouveau nom, le Salon de l’agriculteur, afin de lui donner plus de prestige. Après quelques années à l’ITAQ, il déménage en 1987 à l’Hôtel des seigneurs, toujours à Saint-Hyacinthe, où il prendra de l’ampleur avec les années et verra se confirmer son statut d’événement d’envergure provincial.
Le nom actuel du Salon vient d’un commentaire bien placé de Lise Tremblay, agricultrice de Saint-Liboire. « Elle m’a dit qu’il y avait un problème avec le nom qui ne tenait pas compte des agricultrices. Elle a suggéré le nom de Salon de l’agriculture, ce qui a été accepté par le conseil d’administration », se rappelle M.Côté.
La forte demande et le besoin de plus d’espace mène au déménagement vers le lieu actuel, le Centre BMO, qui était en construction, et le Pavillon des Pionniers. En 2010, deux autres pavillons sont ajoutés afin de satisfaire à l’affluence.
Le Salon est racheté en 2018 par la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe (SASH), tout comme Expo-Champs et le Suprême laitier, dans le but de conserver les décisions sur les événements au Québec et dans la région. « C’était dans nos intérêts de valoriser nos emplacements », relate Claude Corbeil qui siège au sein de la Société depuis plusieurs années.
L’après COVID-19
Le terme se réinventer a été galvaudé pendant la pandémie, mais reste qu’il a fallu au Salon trouver la bonne formule pour attirer de nouveau les gens après deux ans d’absence et le départ de l’Association des marchands de machines aratoires du Québec (AMMAQ).
Claude Corbeil fait remarquer que les habitudes ont changé durant cette période où on passait plus de temps qu’avant à fureter sur internet pour une panoplie de biens et de services. « L’intérêt pour le Salon est un peu différent. Les exposants ont compris qu’il y avait une opportunité pour aborder davantage l’aspect des technologies. Le Salon veut parler des produits innovants et participer à l’échange d’information. C’est important pour le milieu agricole. »
L’avancement des technologies a révolutionné la manière de faire dans les champs et les fermes, quelle que soit leur nature. L’intelligence artificielle, l’automatisation, la robotisation et la gestion de données ont pris une place de plus en plus importante dans la gestion quotidienne des entreprises, un aspect que le Salon veut bien représenter dans les partenaires présents à ses événements.
La 40e édition du Salon
C’est ainsi que le Salon de l’agriculture s’est résolument tourné vers l’avenir. « Comme promoteur, notre job est d’être attractif et informatif », indique Claude Corbeil. Le comité s’est donné comme mission de créer des événements uniques, ce qui prend la forme cette année des conférences de Guillaume Lavoie et de Pierre-Yves McSween, ou encore celle donnée sur l’intelligence artificielle.
La zone acéricole revient également cette année. Les visiteurs pourront aussi compter sur une nouveauté avec un restaurant avec menu disponible pour tous « pour faciliter les rencontres entre les gens et les échanges », souligne Claude Corbeil.
Le défi est de se renouveler et de demeurer à la fine pointe, d’offrir de nouvelles informations afin de faire du Salon un lieu unique et indispensable, illustre le président du Salon. Quant à Donald Côté, il rappelle qu’il ne faut pas oublier l’aspect social. « La clientèle a évolué, mais le but est aussi de créer des rencontres et des contacts. »
À ceux qui hésiteraient à faire une visite ou à ceux qui n’y sont pas venus depuis longtemps, Claude Corbeil a ce message. « Le Salon est le seul endroit où vous trouverez tout ce qui est disponible sur le marché en même temps au même endroit, que ce soit pour les producteurs ou les différents intervenants du milieu agricole .»
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