Toronto (Ontario), 25 juin 2002 – L’Indice Scotia des prix des produits de
base, qui mesure les tendances des prix des principales exportations du
Canada, a reculé de 0,2 % en mai, soit un premier fléchissement depuis
décembre. Un léger repli des indices du pétrole et du gaz naturel et des
métaux et des minéraux, de même qu’une baisse plus importante de l’indice des
produits forestiers, ont neutralisé de justesse une hausse de l’Indice
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mais demeure inférieur de 16,2 % à celui affiché à pareille date l’an dernier.
« Les prix des produits de base devraient probablement se stabiliser au
cours des mois généralement plus calmes de l’été, mais une nouvelle hausse des
prix est attendue à l’automne », précise Patricia Mohr, vice-présidente et
spécialiste des produits de base pour Etudes économiques Scotia. « Malgré
l’inquiétude présente au sein du marché boursier à propos de la durée de la
reprise économique aux Etats-Unis, bon nombre d’indicateurs laissent entendre
que la croissance ralentira par rapport au rythme effréné du premier
trimestre. Le ratio des stocks contre les ventes aux Etats-Unis a atteint le
niveau le plus bas jamais connu, ce qui signifie qu’il y aura une importante
reconstitution des stocks de produits de base au cours des six prochains
mois. »
L’Indice agricole s’est raffermi en mai grâce à la hausse des prix du porc, du canola, de l’orge et du homard, qui a plus que neutralisé la baisse des prix du blé et les prix inchangés du bétail.
L’indice des produits forestiers a reculé en mai, les prix du bois
catégorie A ayant fléchi, ce qui a plus que neutralisé les gains réalisés
grâce à la pâte à papier et au papier sans pâte mécanique non couché. Pour
leur part, les prix du papier journal et du papier de couverture sont demeurés
essentiellement les mêmes.
« Les prix de la pâte kraft blanchie de résineux de l’hémisphère nord
(NBSK) sont sur la voie de la remontée », mentionne Mme Mohr. « Les prix ont
atteint un plancher de 460 $US par tonne aux Etats-Unis en mars et en avril et
les 600 $US d’ici la fin de 2003, en raison de la remontée de la demande à
l’échelle mondiale. La récente baisse du dollar américain par rapport à l’euro
et au yen favorise également la hausse des prix de la pâte libellés en
dollars. Cette situation est bien accueillie chez les producteurs canadiens,
qui produisent environ 20 % de la pâte chimique commerciale dans le monde. »
Mme Mohr enchaîne en précisant : « La conjoncture du marché pour le papier
est actuellement vague. La demande pour le papier sans pâte mécanique non
couché (le papier pour titres et le papier pour copies) a sans contredit
couché (une catégorie de papier largement touché par le secteur de la
publicité) demeure morose. Sur une note plus positive, l’industrie de la
publicité aux Etats-Unis devrait se renforcer d’ici au quatrième trimestre,
tout comme la promotion des ventes durant la période des vacances. Les profits
avant impôts des entreprises américaines (un élément clé dans le secteur de la
publicité) ont déjà amorcé leur remontée et devraient se traduire par des
gains d’une année sur l’autre d’ici la fin de 2002, ce qui remontera le moral
des annonceurs.
Le papier satiné de catégories A et A+ (un secteur dominé par les
producteurs canadiens) insuffle encore un vent de positivisme, s’appropriant
une part de marché grandissante relativement au papier sans pâte mécanique non
couché et au papier léger couché, qui sont beaucoup plus coûteux et qui sont
utilisés pour les magazines, les catalogues et le publipostage. Dans
l’ensemble, la consommation de papier d’impression et de papier à écrire aux
Etats-Unis devrait augmenter de plus de 5,5 % l’an prochain et de 3,5 % en
2004, soit une hausse par rapport au rendement égal de 2002 et à la chute de
7,2 % enregistrée l’an dernier.
Du côté des marchés du bois, les prix des 2×4 en pin-sapin-épinette de
l’Ouest ont connu un recul, passant de 275 $US le mfbm en avril à 265 $US en
mai et s’établissent à l’heure actuelle à 248 $US. La conjoncture du marché du
bois d’oeuvre s’est avérée fort calme à la suite de l’instauration des droits
compensatoires américains le 22 mai. « La première décision d’importance de
l’OMC relativement au différend sur le bois d’oeuvre entre le Canada et les
Etats-Unis est attendue pour la mi-juillet », précise Mme Mohr.
L’indice des prix des métaux et des minéraux a chuté en mai alors que la
baisse des prix pour plusieurs métaux de base a contré de justesse les gains
inoxydable, notamment le cobalt et le molybdène.
Les prix du nickel à Londres ont reculé, passant de 3,16 $ la livre en
avril à 3,07 $ la livre en mai avant de grimper à nouveau pour atteindre 3,28
$ la livre à la mi-juin.
« Depuis mars, les prix du nickel sont supérieurs à ceux de l’an dernier
et permettent actuellement aux producteurs canadiens de réaliser des marges de
profit importantes d’environ 30 % », mentionne Mme Mohr. « La fin du rajustement
des stocks d’acier inoxydable sur la scène mondiale explique en partie la
l’industrie et le gouvernement pour la mise en valeur de la mine de Voisey’s
Bay, au Labrador. La mine, qui devrait amorcer ses activités en 2006, produira
50 000 tonnes de nickel annuellement (soit 5,5 % de la production mondiale de
2002) ainsi que des sous-produits du cuivre et du cobalt. »
Les prix du molybdène ont mené le bal en mai, explosant pour passer de
2,69 $US la livre en avril à 3,45 $US en mai puis à 7,64 $US à la mi-juin.
Dans les marchés du charbon métallurgique, les négociations pour en arriver à
une entente entre les aciéries japonaises et les producteurs canadiens et
australiens de charbon ont été abandonnées (et ne devraient pas reprendre au
prix de manière individuelle avec chaque producteur de charbon. Une hausse des
prix de près de 4 % est attendue pour l’exercice en cours.
Les prix du brut West Texas Intermediate ont augmenté, grimpant de 26,26
$US le baril en avril à 26,87 $US le baril en mai. Ils s’établissent
actuellement à plus de 26 $US. « Les prix du pétrole seront grandement
influencés par l’issue de la réunion du 26 juin de l’OPEP, à Vienne », explique
Mme Mohr.
Etudes économiques Scotia, propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent l’avenir du Canada et de l’économie mondiale,
notamment l’évolution macro-économique, les tendances relatives aux marchés
des changes et des capitaux, aux produits de base et la performance de
l’industrie, ainsi que les questions liées aux politiques monétaires, fiscales
et gouvernementales.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Banque Scotia
http://www.scotiabank.ca./ScotiabankFr/index.html