Les agriculteurs de la Nouvelle-Écosse luttent contre le changement climatique

Publié: 17 octobre 2003

Octobre 2003 – Les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont déployés dans la collectivité agricole de la Nouvelle-Écosse.

Un nouveau programme géré par les agriculteurs et pour les agriculteurs place cette industrie de la province à l’avant-garde des activités au moment où la stratégie sur le changement climatique du Canada prend son essor.

Cette initiative, financée par le gouvernement fédéral et appelée Programme de réduction des gaz à effet de serre (PRGES), a été lancée en Nouvelle-Écosse au mois d’août avec une série de journées champêtres dans l’ensemble de la province. Les visites à la ferme ont eu lieu à des sites d’exploitation qui utilisent actuellement des techniques de gestion qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre.

« Les visites représentaient une bonne occasion pour les agriculteurs d’apprendre les uns des autres, a affirmé Mme Gloria Thyssen, la coordonnatrice des activités du PRGES pour l’Association pour l’amélioration des sols et des récoltes de la Nouvelle-Écosse, l’une des nombreuses organisations gérées par les agriculteurs qui offre le programme fédéral. Elles donnent l’occasion aux agriculteurs de voir ces techniques en action. »

Mme Thyssen a organisé une série de journées champêtres sur des fermes près d’Antigonish, au centre de la Nouvelle-Écosse, et dans la vallée d’Annapolis.

Aux endroits visités, on utilisait des techniques de gestion telles que la culture minimale, les analyses d’azote dans les sols et de meilleurs régimes d’alimentation pour les bovins. Par exemple, chez Cornwallis Farms, une exploitation mixte de volaille, oeufs, bovins et fabriquant d’aliments, les producteurs ont eu la chance de voir de l’équipement spécialisé permettant la culture minimale et de poser des questions à MM. Craig et Brian Newcombe au sujet du rendement de l’équipement dans des conditions humides et sur des champs rocailleux.

En fin de compte, l’équipement est facile à utiliser et il présente aussi plusieurs avantages économiques et environnementaux.

En utilisant un système avec travail réduit du sol, les agriculteurs passent moins souvent sur les champs pendant la plantation et brûlent donc moins de pétrole. Le système permet ainsi d’éviter aussi le morcellement de la terre, ce qui signifie que moins de carbone est relâché dans l’atmosphère et que plus de matières organiques demeurent dans la terre. Cela est avantageux pour les récoltes et permet de conserver le sol en bon état plus longtemps.

Les analyses d’azote dans les sols constituent une autre pratique pour conserver les sols en santé. Ces analyses indiquent la teneur d’azote contenue dans le sol et permettent d’aider les agriculteurs à déterminer précisément la quantité d’engrais à épandre. Ce procédé aide aussi à maximiser les rendements et économiser sur les engrais. Par ailleurs, cela réduit l’oxyde nitreux, un gaz à effet de serre, et aide à neutraliser le lessivage des nitrates au niveau phréatique.

« Il est important de montrer les avantages économiques liés à ces pratiques, a mentionné le Dr David Burton, président du Changement climatique au Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse et membre du Groupe consultatif national pour le PRGES. Ce que nous tentons de faire avec ces journées champêtres, c’est de montrer aux agriculteurs comment rendre leurs exploitations plus efficaces. Les avantages en matière d’émissions réduites de gaz à effet de serre résulteront naturellement de cette efficacité accrue. »

De meilleurs régimes d’alimentation pour les troupeaux laitiers favorisent l’efficacité, et les producteurs qui ont participé aux journées champêtres ont eu l’occasion d’entendre parler du travail récemment effectué dans ce domaine. Donner un mélange idéal de fourrage et de grains aux moments opportuns peut augmenter considérablement la production laitière d’une vache. Cela est attribuable à une digestion plus efficace des nutriants.

Une meilleure digestion s’accompagne d’avantages en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Si la vache digère mieux, elle émettra moins de méthane.

Le Dr Burton et Mme Thyssen sont persuadés que ces messages seront bien reçus par l’industrie et que le PRGES sera couronné de succès en Nouvelle-Écosse. En plus des journées champêtres, le programme appuie aussi un certain nombre d’études qui permettront de recueillir des données précises sur les avantages d’une gestion respectueuse de l’environnement.

Dans le cadre du PRGES, qui bénéficie d’un financement de 21 millions de dollars sur une période de cinq ans provenant du Plan d’action 2000 sur le changement climatique du gouvernement fédéral, des activités semblables se déroulent présentement partout au pays. Agriculture et Agroalimentaire Canada administre actuellement le programme et il est offert par des partenaires de l’industrie.

Le programme s’intègre aussi au Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA), un accord fédéral-provincial qui orientera les programmes gouvernementaux et aidera à faire du Canada le fournisseur par excellence dans un marché d’alimentation mondial qui tient compte de plus en plus de l’environnement.

L’environnement est un élément clé du CSA. Les programmes environnementaux en vertu du CSA permettront de soutenir les nouveaux outils visant à aider les agriculteurs à favoriser des pratiques respectueuses de l’environnement tout en obtenant une meilleure compréhension de la relation entre l’agriculture et l’environnement.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/

Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA)
http://www.agr.gc.ca/canadaentete/

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