Après avoir mis la patience des producteurs à rude épreuve au printemps, voici que la météo joue encore sur les nerfs des producteurs : mis à part en fin de semaine, aucun temps sec n’est prévu pour ce qui reste du mois d’octobre.
Côté rendements, c’est une année d’extrêmes aussi. « Dans le soya, le rendement est très bon à certains endroits tandis qu’à d’autres, il n’est pas bon du tout », rapporte Daniel Brière, de Plant-Prod.
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Selon l’agronome, la région de Joliette connaît des rendements de soya exceptionnels, tandis que la maladie frappe autour de Québec. « Il y a beaucoup de variabilité d’une région à l’autre. J’ai vu du 2 tonnes à l’acre, puis du 0,6 tonne à l’acre. »
À l’échelle du Québec, le soya serait récolté à environ 75 % (20 octobre). Cela se compare avantageusement aux États-Unis, où le USDA estime que la récolte de soya était à 69 % complétée en date du 16 octobre. À pareille date aux États-Unis, 81 % du soya avait été récolté, tandis que la moyenne des cinq dernières années est de 61 %.
On prévoit que les rendements en soya au Québec seront légèrement inférieurs à ceux de l’an passé. Dans le maïs, les rendements seront carrément inférieurs, certains très mauvais champs tirant la moyenne vers le bas.
Étonnamment, beaucoup de maïs semé en juin se porte très bien, contrairement à celui semé vers la fin mai dans de mauvaises conditions de sol.
La « dimension psychologique » a joué pour beaucoup pendant les semis, observe Daniel Brière. Les producteurs qui ne sont pas équipés pour compléter des semis rapidement auraient paniqué en constatant qu’ils n’avaient pratiquement rien semé alors qu’à pareille date habituellement, leurs semis sont complétés. Résultat: ils ont « forcé » les semis dans des conditions trop fraîches.
La dynamique a été toute autre chez ceux qui savaient pouvoir semer 300 acres par jour et qui ne voyaient rien de catastrophique à semer en juin.
« Ç’a été payant d’être patient et de semer dans des bonnes conditions, affirme Daniel Brière. Ce fut très acceptable de semer en juin cette année. »
L’agronome note aussi que ceux qui n’ont pas changé leurs hybrides pour des variétés plus tardives (UTM plus basses) en juin s’en tirent très bien. Le mois de juillet a permis un rattrapage, à un point tel que le maïs a fleuri avant le mois d’août. De plus, la chaleur du mois d’août s’est étirée jusqu’en septembre, comme l’an passé.
Au Québec, la récolte de maïs commence à peine. Aux États-Unis, elle était complétée à 47 % en date du 16 octobre. À pareille date l’an dernier, elle était complétée à 66 %, tandis que la moyenne des cinq dernières années est de 41 %.