Dans une maternité, le plus gros événement est la naissance des porcelets. L’autre est le sevrage. Entre les deux, il faut minimiser les mortalités. Pas facile quand la génétique fait en sorte qu’il y a de plus en plus de nés totaux ayant des poids de plus en plus variables.
Or, ceci doit sûrement être possible puisque les meilleurs réussissent. À titre d’exemple, dans la banque de données PigChamp Américains, la moyenne des producteurs de porcs réussit à sevrer 10,7 porcelets sur 12,4 nés vivants. C’est moins que les 10% meilleurs producteurs qui sèvrent 12,2 porcelets sur 13,5 nés vivants.
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La ferme WB a planté des haies brise-vent qui, à maturité, procureront de l’ombre à leur troupeau de vaches Highland lors des journées chaudes d’été. Cette initiative a été rendue possible grâce à l’expertise et au financement d’ALUS Montérégie.
En fait, entre les meilleurs producteurs et les pires, la différence économique est de 15$ par porcelet sevré. Il y a donc beaucoup d’argent à aller chercher à ce niveau.
Oeuvrant pour la compagnie de génétique porcine PIC, le conseiller Michel Larivière connaît bien la mortalité pré-sevrage. Il a offert une conférence lors de la Journée Évolu-Porc le 20 avril 2018 à Sainte-Marie, en Beauce.
Selon lui, il faut agir au bon endroit. « C’est important de savoir ce qui est urgent et ce qui est moins urgent », dit-il.
Exemple d’une journée lors des mises bas :
– Dans les deux premières heures de la journée : 1. Vérifier l’état des mises bas de la nuit; 2. Assécher les porcelets trouvés humides lors de la première inspection; 3. Valider le bon état de marche des sources de chaleur; 4. En profiter aussi pour favoriser la prise de colostrum.
– Les visites doivent avoir lieu toutes les 20 minutes, avec tout le matériel en main (gants, lubrifiant, montre, crayons, marqueurs). Si aucun porcelet n’est né, il faut être prêt pour la fouille.
– Pour le personnel, il faut prévoir une personne pour chaque 15 à 20 mises bas actives. Une personne doit rester dans la salle de mise bas, même pendant la période de pause. Il faut préparer à l’avance, les journées durant lesquelles il y aura beaucoup de mise bas. Durant les fins de semaines, il faut mettre la priorité sur les corvées urgentes.
Importance de l’assèchement
« Combien parmi vous séchez vos porcelets? », demande Michel Larivière. « C’est important à mettre dans la routine. Ça ne prend que 20 secondes par porcelet. L’objectif est d’assécher 90% des porcelets à la naissance. » L’assèchement permet de réduire la mortalité pré-sevrage.
Tétée
L’entraînement à la tétine dans les 30 minutes suivant la mise bas est important. On répète après 60 minutes. Il faut aussi choisir la tétine appropriée et marquer les porcelets qui ont bu. Le but est de s’assure que les porcelets boivent de manière autonome.
La prise de colostrum permet de maintenir la température corporelle du porcelet. Plus la premise de colostrum est retardée, plus la température corporelle chute. La quantité de colostrum est importante pour limiter la mortalité pré-sevrage.
Viser le bon poids
Les porcelets entre 900 et 1360 grammes (2 à 3 livres) répondront le mieux aux interventions lors de la mise bas. Ce sont donc eux que nous devons viser à sauver en premier lieu. Chez ces porcelets, une meilleure gestion des porcelets permet de réduire la mortalité du tiers (38%) chez le groupe 900 à 1300 grammes.
Messages à retenir
– L’impact économique de la mortalité pré-sevrage est de 30$ par truie par année
– Il faut faire attention à l’état de chair général des truies.
– Les porcelets de 900 à 1360 grammes (2 à 3 livres) à la naissance est la sous-population à cibler pour un meilleur contrôle de la mortalité pré-sevrage.
– « Il faut garder ça simple », dit Michel Larivière.
– Le gérant de ferme est la clé pour une bonne répartition des tâches urgentes à faire en fonction du personnel disponible.