Baisse du revenu agricole au Québec en 2013

Publié: 30 septembre 2014

Le MAPAQ a livré le bilan de la dernière année pour le secteur agricole dans son rapport de gestion, paru à la fin septembre. Dans ce dernier, le gouvernement indique que les recettes monétaires ont augmenté en raison d’une amélioration des conditions des marchés, ce qui a toutefois été contrebalancé par une hausse des dépenses d’exploitation.

Les recettes ont augmenté de 3% en 2013, toutes productions confondues, pour se situer à 7,8 G$. En ajoutant les paiements de programmes de 506 M$, la somme grimpe à 8,3G$. Les recettes étaient en 2012 de 8,4G$.

Les dépenses d’exploitation se sont quant à elles chiffrées à 6,4 G$ en 2013, en hausse de 2 %. Ce sont les dépenses se rapportant à la main-d’œuvre, aux versements d’intérêts et à l’achat d’animaux qui ont le plus contribué à cette augmentation.

Le revenu net s’est donc situé à 1,255G$ par rapport à 1,313G$ pour 2012, une diminution de 3%.

Source: MAPAQ
Source: MAPAQ

L’année 2013 a été marquée par plusieurs tendances fortes, dont une augmentation des prix de la viande de porc et de bœuf à la suite des premiers impacts de la diarrhée épidémique porcine aux États-Unis, et la réduction du cheptel bovin, toujours aux États-Unis. De plus, les rendements du maïs à l’hectare aux États-Unis ont répondu aux attentes, et ce, pour la première fois en quatre ans, ce qui a eu pour effet de réduire la flambée des prix des grains. La fin de la flambée du prix des grains a pour sa part fourni un certain répit aux éleveurs, dont les dépenses au titre de l’alimentation animale avaient atteint un sommet en 2012.

À lire aussi

Baisse du revenu agricole au Québec en 2013

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

Les éleveurs de porcs et de bovins au Québec ont ainsi vu le prix de vente de leurs animaux connaître ou égaler des sommets en 2013. Les prix de vente des producteurs de grains et d’oléagineux sont demeurés élevés sur une base historique, malgré un repli des prix en milieu d’année.

Les secteurs de productions animales en 2013 au Québec ont donc affiché une croissance des 3 % des recettes monétaires pour totaliser 5,1 G$. Du côté des productions végétales, la valeur des ventes des producteurs s’est accrue de 4 % pour atteindre 2,7 G$.

Le secteur bioalimentaire

Le secteur bioalimentaire a affiché dans l’ensemble un produit intérieur brut de 22 G$ en 2013. Il emploie 470 000 personnes, dont plus de 119 000 dans les activités de la production agricole, des pêches et de la transformation.

Parmi les ventes des entreprises agricoles, le secteur des produits laitiers et celui des viandes auraient affiché des ventes de plus de 9 G$, soit 40 % du chiffre d’affaires de la transformation bioalimentaire au Québec.

Les exportations se sont maintenues à 6 G$, soit un recul de 169 M$ par rapport à 2012, en raison de la fluctuation des prix des oléagineux sur les marchés. Certains produits ont par contre bien fait dont les produits du cacao (+ 17 %), le sirop et le sucre d’érable (+14 %), les préparations à base de céréales et de farines (+14 %) et pour les fruits, les légumes et leurs préparations (+10 %). Ces produits, en plus des boissons,  comptent pour 40 % des exportations internationales bioalimentaires québécoises

La viande porcine occupe par contre le premier rang des produits bioalimentaires du Québec avec 23 % des exportations internationales pour un total de 1,4 G$ en 2013, soit 3 % de moins qu’en 2012.

Le rapport conclue en disant que les efforts pour faire connaître les produits d’ici à l’étranger est « primordial, car plus de la moitié des ventes du secteur ont lieu à l’extérieur du Québec, que ce soit ailleurs au Canada ou hors des frontières ». Un effort similaire doit aussi se faire au Québec où la demande bioalimentaire atteint 38 G$ « et étant donné que le secteur occupe une place importante dans toutes les régions du Québec ». De plus, près de 70 % de la production agricole québécoise est achetée par le secteur de la transformation du Québec.

Source: MAPAQ

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.