Budget fédéral : l’accent sur le commerce et la gestion des risques agricoles

Publié: il y a 2 heures

Budget fédéral : l’accent sur le commerce et la gestion des risques agricoles

Le ministre des Finances à Ottawa, François-Philippe Champagne, a déposé son budget le 4 novembre. Tour des points forts du budget et des mesures annoncées concernant l’agriculture et l’agroalimentaire.

Le budget « Canada fort » est présenté, dans un communiqué de presse fédéral, comme un « plan visant à transformer notre économie, actuellement dépendante d’un seul partenaire commercial, en une économie plus forte, plus autosuffisante et plus résiliente aux chocs mondiaux ».

Il affiche quelque 1 000 milliards de dollars d’investissements. Il présente également un déficit de 78,3 milliards de dollars.

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Points forts du budget

-Le budget prévoit environ 1000 milliards de dollars d’investissements et affiche un déficit de plus de 78 milliards de dollars.

-Le gouvernement s’est fixé pour objectif de doubler les exportations hors États-Unis en 10 ans.

-Le gouvernement fédéral propose de porter le taux d’indemnisation du programme Agri-stabilité de 80 à 90 % et le plafond des paiements par exploitation agricole de 3 millions de dollars à 6 millions de dollars.

-Le programme de paiements anticipés pour le canola prévoit des dépenses de 97,5 millions de dollars sur deux ans afin de porter à 500 000 $ la limite des avances sans intérêt pour les exercices 2025 et 2026.

-Agriculture et Agroalimentaire Canada réduira, rationalisera ou réorientera certaines de ses activités de recherche afin de mieux correspondre aux priorités gouvernementales. Les laboratoires vivants de solutions climatiques agricoles seront progressivement abandonnés.

-Le budget fédéral de 2025 met fortement l’accent sur la diversification des échanges commerciaux, ainsi que sur les investissements promis dans la production de biocarburants et le renforcement du soutien à la gestion des risques d’entreprise.

Investissements dans la diversification du commerce

Le gouvernement Carney s’est engagé à prendre plusieurs mesures pour orienter les exportations canadiennes, notamment agroalimentaires, afin de réduire leur dépendance excessive au marché américain.

« Le commerce du Canada demeure fortement concentré avec un seul partenaire : les États-Unis, indique le document budgétaire. Parallèlement, le Canada dispose d’un potentiel important encore inexploité pour diversifier son commerce. »

Le budget fixe pour objectif de doubler les exportations hors États-Unis en dix ans. Il prévoit que cela générera 300 milliards de dollars supplémentaires d’échanges commerciaux.

Cet objectif comprend la création d’un nouveau bureau des exportations stratégiques à Affaires mondiales Canada, qui vise à ouvrir la voie aux entreprises canadiennes et aux opportunités d’affaires internationales.

La région Asie-Pacifique sera un axe prioritaire des exportations canadiennes à l’avenir, le budget la qualifiant de « marché essentiel pour l’agriculture canadienne ».

Le gouvernement s’est engagé à verser 5 milliards de dollars sur sept ans à un fonds pour les corridors de diversification commerciale par l’intermédiaire de Transports Canada, à compter de 2025-2026.

Il a également promis un montant supplémentaire de 68,5 millions de dollars sur quatre ans pour renforcer CanExport, qui encourage les petites et moyennes entreprises à trouver des marchés à l’étranger en partageant les coûts des activités de développement commercial international, comme les frais juridiques et les études de marché.

Outre l’Asie, le budget prévoit également de nouveaux efforts commerciaux sur le marché européen, notamment 8 millions de dollars sur quatre ans pour Affaires mondiales Canada afin d’approfondir les relations commerciales avec les partenaires européens, à compter de 2026-2027. Durant cette même période, 20 millions de dollars seront également alloués au renforcement de la capacité de l’agence à négocier et à mettre en œuvre des accords commerciaux liés aux investissements.

Malgré les difficultés rencontrées sur les marchés d’exportation, le budget souligne la bonne performance des secteurs canadiens tournés vers le marché intérieur. Il attribue ce succès aux efforts délibérés des Canadiens qui ont réorienté leurs dépenses vers les industries nationales.

Investissements directs dans les programmes agricoles

Le budget promet d’aider le secteur agricole canadien à « s’adapter et à répondre aux défis économiques et à un environnement commercial en mutation, tout en le positionnant pour tirer parti des nouvelles opportunités ».

Un investissement majeur concerne le programme Agri-stabilité , qui prévoit une augmentation du taux d’indemnisation de 80 à 90 % et une hausse du plafond des paiements par exploitation agricole, passant de 3 à 6 millions de dollars. Le gouvernement s’efforcera également de recenser les obstacles auxquels se heurtent les groupes sous-représentés pour accéder au financement agricole.

Le Programme de paiements anticipés pour le canola bénéficiera d’un investissement de 97,5 millions de dollars sur deux ans afin de porter à 500 000 $ la limite des avances sans intérêt pour les exercices 2025 et 2026. En septembre, le gouvernement fédéral avait annoncé une augmentation temporaire de cette limite, la faisant passer de 250 000 $ à 500 000 $, afin de soutenir les agriculteurs confrontés aux perturbations du marché causées par les tarifs douaniers chinois sur le canola.

Le programme AgriMarketing dispose d’un budget de 75 millions de dollars destiné à renforcer la diversification et la promotion sur de nouveaux marchés sur une période de cinq ans, à compter de 2026-2027.

Le secteur des biocarburants bénéficiera également d’investissements publics. Comme annoncé en début d’année , 372 millions de dollars seront alloués sur deux ans à un programme d’incitation à la production de biocarburants afin de soutenir les producteurs nationaux à partir de 2026. Ce programme réaffecte 175,2 millions de dollars provenant du Fonds pour les carburants propres.

Le gouvernement a également indiqué son intention de modifier la réglementation sur les carburants propres afin de soutenir l’industrie nationale des biocarburants.

Changements au sein des organismes gouvernementaux

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) s’apprêtent à connaître des changements et une rationalisation.

AAC réorientera ses programmes, ses recherches et ses dépenses afin de mieux les harmoniser avec les priorités générales du gouvernement. Cela comprendra l’élimination progressive de programmes qui ne relèvent pas de son mandat principal, comme les Laboratoires vivants de solutions climatiques agricoles, et la réduction des activités scientifiques pour lesquelles une approche plus rationalisée est possible.

Le budget propose plusieurs mesures au sein de l’ACIA pour soutenir l’augmentation des exportations alimentaires, notamment des outils commerciaux modernisés pour simplifier les processus et réduire les risques d’erreurs et les problèmes de sécurité des produits à l’étranger.

L’ACIA recevra également 32,8 millions de dollars sur quatre ans, à compter de 2026-2027, pour « assurer, élargir et rétablir l’accès aux marchés pour l’agriculture et les secteurs agroalimentaires, de la pêche et des fruits de mer canadiens », notamment en recherchant de nouveaux accords commerciaux et un meilleur accès aux marchés avec d’autres pays.

Autres investissements et projets

Le budget comprenait plusieurs autres projets et modifications législatives susceptibles de soutenir le secteur agricole. Il s’agit notamment de :

Un amendement à la Loi sur le crédit agricole Canada qui exigerait des examens législatifs réguliers afin d’assurer l’adéquation aux besoins du secteur agricole et agroalimentaire.

« Mise en place progressive de mécanismes de redistribution des recettes de la redevance directe sur les carburants aux Canadiens, aux petites et moyennes entreprises, aux agriculteurs et aux gouvernements autochtones », suite à l’annulation de la tarification du carbone pour les consommateurs.

Projets de développement national visant à étendre les corridors commerciaux, notamment la modernisation du port de Churchill.

Envisager d’investir dans des projets comme les ports du Québec, les lignes ferroviaires de l’Alberta et l’infrastructure ferroviaire de la côte ouest.

Proposition d’extension des règles fiscales de 2005 relatives aux coopératives agricoles afin qu’elles s’appliquent aux actions éligibles émises avant la fin de 2030.

Le projet du terminal à conteneurs Contrecœur, qui augmentera la capacité du port de Montréal d’environ 60 % afin de stimuler l’infrastructure commerciale de l’Est du Canada, sera réalisé dans le cadre de la première vague de grands projets d’infrastructure nationale.

Cet article de Jonah Grignon publié dans Farmtario a été traduit et adapté par Le Bulletin des agriculteurs.

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