Ferme Val-Lait
À l’été 2024, la présence de toxines dans le maïs-ensilage a amené William Côté, copropriétaire de la Ferme Val-Lait de Stoke en Estrie, à diminuer la proportion de maïs-ensilage de 60 à 50 % en matière sèche pour les 325 vaches en lactation. Résultat, le changement avait amélioré les composantes du lait, ce que les Producteurs de lait du Québec les incitent à faire avec le mode de paiement du lait.

Comme de nombreux producteurs, William aime beaucoup le maïs-ensilage. C’est un fourrage de très haute qualité, facile à récolter et en grande quantité. Le foin doit être séché au champ lors de la récolte, ce qui n’est pas le cas du maïs-ensilage qui peut être mis en silo dès la fauche. Il est donc plus facile de perdre de la qualité pour le foin lors de la récolte. En revanche, le foin lui offre de se reprendre si la première récolte est moins bonne. De plus, il explique que le processus de fermentation du maïs-ensilage, en général, est toujours parfait. « Ça pardonne plus », dit-il.
De l’ensilage de foin, il apprécie la protéine et la fibre, ainsi que les minéraux essentiels qu’il apporte.
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La problématique des toxines est inhabituelle à la Ferme Val-Lait et cause des problèmes, notamment les mammites, les indigestions et les problèmes de reproduction. Le coût des antitoxines ajoutées aux rations est passé l’an dernier à 40 ¢ par vache par jour avec un deuxième produit, ou 40 000 $ par année pour le troupeau. William a réduit la proportion de maïs-ensilage. « Tu ne peux pas servir un aliment qui n’est pas de qualité », dit-il.
Ferme La Seigneurie
À la Ferme La Seigneurie de Saint-Camille, la municipalité voisine, les frères Alexandre et Maxime Laroche servent de 60 à 65 % de maïs-ensilage dans la ration, contre 35 à 40 % d’ensilage de foin. Comme ailleurs en Estrie, les luzernières survivent mieux et donnent de bonnes récoltes.
Alexandre explique que la luzernière aide à diminuer les coûts de la protéine de la ration et répartit les risques d’une mauvaise récolte de maïs-ensilage.

L’ensilage de foin est récolté en trois fois, donc, les risques sont moindres. « C’est bien rare que les trois ne soient pas bonnes », dit-il. De plus, en ne forçant pas trop sur l’ensilage de maïs, la Ferme La Seigneurie réussit à respecter le ratio des solides non gras sur gras (SNG/G) de 2,20 exigé par la fédération. « [Le foin] C’est ce qui permet d’être proche du ratio permis sans utiliser de palmite », ajoute-t-il. L’an dernier, ils ont remarqué une augmentation du test de gras en baissant le maïs-ensilage et ils ont remarqué de bons résultats au niveau de la fertilité dans la dernière année. « Mais encore là, je n’ai pas assez de chiffres pour dire que c’est en raison de cela », dit-il.
Tout comme William Côté, Alexandre Laroche reconnaît le côté exceptionnel de l’ensilage de maïs. Avec une saison 2025 moins bonne dans l’ensilage de maïs et les deux premières coupes de foin très bonnes, Alexandre mettra cette année un peu plus d’ensilage de foin et un peu moins de celle de maïs l’hiver prochain.
De son côté, William explique qu’il continuera avec le même ratio maïs-ensilage/ensilage de foin prévu au printemps. La moins bonne récolte prévue de maïs-ensilage cette année lui démontre l’importance de miser sur les deux productions.
*Cet article de Marie-Josée Parent est une version tirée et adaptée du magazine Le Bulletin des agriculteurs, édition septembre 2025.
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