Supplémenter en acides aminés plutôt qu’enrichir en protéines

Une ferme participant au Laboratoire vivant - Lait carboneutre a opté pour une ajustement des acides aminés

Publié: il y a 7 heures

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Le directeur du Laboratoire vivant – Lait carboneutre, l’agronome Jacques LeBlanc, le producteur laitier Michel Crête de la Ferme Norvue et Blandine Bluot du Laboratoire vivant – Lait carboneutre.

Dans le cadre du Laboratoire vivant – Lait carboneutre, Sébastien et Michel Crête de la Ferme Norvue ont ajusté l’alimentation des vaches par la supplémentation en acides aminés.

Lors de la rencontre multidisciplinaire suivant le dévoilement du bilan carbone de leur ferme, une proposition de pratique de gestion bénéfique pour améliorer les émissions de gaz à effet de serre a suscité de l’intérêt pour les deux producteurs laitiers de Saint-Agnès-de-Dundee en Montérégie : travailler sur les acides aminés.

L’idée est venue de l’agronome Jean-Philippe Laroche, expert en production laitière- nutrition et fourrages chez Lactanet. Il avait remarqué que, en comparant l’ensemble des 20 fermes laitières participant au Laboratoire vivant – Lait carboneutre, la proportion de protéines dans la ration de la ferme était élevée.

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Le chercheur Daniel Ouellet d’Agriculture et Agroalimentaire Canada explique qu’il y a deux acides aminés qui sont limitants dans la ration : la lysine et la méthionine. En supplémentant à la hauteur de 25 à 50 g de ration par jour par vache, il est possible de combler les besoins des vaches tout en augmentant la production de lait de 1 à 1,5 kg de lait par vache.

Leur conseillère en alimentation, l’agronome Karolan Dion-Bougie de Purina, a travaillé avec Sébastien et Michel Crête pour trouver la meilleure option afin de mettre en pratique cette solution. Ils ont finalement opté par l’ajout d’un silo conique pour l’entreposage et la distribution du supplément dans l’alimentation qui a été revue.

Cette solution a grandement plu à Sébastien et Michel Crête. Rencontré au Symposium sur les bovins laitiers, Michel Crête était tout sourire.

« Grâce aux acides aminés, j’ai amélioré mon efficacité parce qu’avec la même protéine, je peux faire plus de lait », dit-il. Il ajoute que ce qui, au fil des ans, lui a permis de s’améliorer comme producteur laitier, c’est lorsqu’il a décidé d’arrêter de dire qu’il faut couper. « Ce qui est important, c’est d’améliorer mon efficacité », dit-il

L’expérience de la Ferme Norvue avec le Laboratoire vivant – Lait carboneutre a été présenté dans une vidéo lors de l’évènement. Le directeur du projet, l’agronome Jacques LeBlanc, en a profité pour lancer le nouveau site web. On peut le consulter au lvlc.ca.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.