Le secteur agricole au Québec est encore aux prises avec des difficultés économiques qui se sont traduites par une hausse marquée des dépenses et un second déficit en autant d’années à La Financière agricole du Québec pour l’année 2024-2025.
L’organisme provincial a plus que doublé son déficit pour l’année financière s’étant terminée le 31 mars 2025, peut-on lire dans le rapport annuel. Il a atteint 99,5 M$ en raison d’une forte augmentation des dépenses. Le déficit avait atteint 48,6 M$ en 2024.
Bien que 2024 ait connu des conditions climatiques nettement meilleures, en plus de bons rendements dans plusieurs productions, le contexte économique s’est avéré difficile à naviguer pour les entreprises agricoles, indique La Financière. « Des préoccupations géopolitiques et tarifaires à la fin de l’année 2024 et au début de l’année 2025 ont teinté ce contexte d’incertitude. » Le président-directeur général sortant, Ernest Desrosiers, ajoute que certains des facteurs ayant marqué l’année 2023-2024, tels que l’inflation persistante, des taux d’intérêt élevés, une augmentation des coûts des intrants, et les conditions météorologiques, ont continué à se faire sentir.
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Les revenus ont totalisé 674 M$, alors que les dépenses se sont élevées à 773,4 M$. L’an dernier, les revenus s’étaient situés à 650,3 M$ et les dépenses à 698,9 M$.
Plus de 500 M$ ont été dépensés en programmes d’assurance et de protection du revenu, dont 86 M$ en indemnités en assurance récolte (33,3 M$ aux entreprises maraîchères et 28,3 M$ aux entreprises produisant des céréales, du maïs-grain et des protéagineuses). La Financière rapporte également 185 M$ pour les programmes Agri-investissement et Agri-Québec.
Le financement s’est, quant à lui, chiffré à 1,2 G$ en garanties de prêt. Le soutien aux entreprises a représenté 40 M$ en Programme Investissement Croissance Durable, notamment pour soutenir des besoins en liquidités. Un autre 22 M$ a été versé au Programme de protection contre la hausse des taux d’intérêt, incluant une bonification pour la relève agricole, et 11 M$ en aide financière en vertu du Programme d’appui financier à la relève agricole à 478 jeunes.
Les producteurs ont également reçu 30 M$ par le biais de l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales.
L’année 2025-2026 risque d’être également difficile pour La Financière agricole. Si les taux d’intérêt ne pèsent plus autant sur les entreprises, les conditions climatiques ont représenté un véritable défi pour différentes productions. En date du 28 octobre, les avis de dommages et d’indemnités à l’Assurance récolte s’élevaient à plus de 20 M$. Si le montant est inférieur à celui affiché à la même date l’an dernier, le nombre d’avis a quasi doublé. De 4312, il est de 7543 cette année. Comme la grande majorité des avis proviennent du secteur des céréales, ils ne seront évalués et indemnisés qu’au terme des récoltes de cette année.
Le dernier mois marque également le départ d’Ernest Desrosiers à la tête de la Financière. Stéphane Labrie a pris le relai en tant que président-directeur général le 7 octobre. Il aura la tâche de poursuivre des travaux de réforme du Programme d’assurance récolte débutés l’an dernier.
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