Maryse Lecavalier, la battante

Maryse Lecavalier est la personnalité du mois du Bulletin des agriculteurs

Publié: il y a 1 heure

Maryse Lecavalier, la battante

Maryse Lecavalier a grandi à Stanstead, en Estrie, et son chemin de vie était clair : elle voulait quatre enfants et enseigner au primaire. Un accident de la route à l’âge de 16 ans est venu tout bouleverser. Réadaptation, reconstruction du visage, traumatisme crânien… « J’avais beaucoup de séquelles neurologiques. Par exemple, les mathématiques, il a fallu que je réapprenne tout. Je ne savais plus lire les cartes routières. J’étais toujours fatiguée, j’avais beaucoup de migraines, raconte-t-elle. L’accident c’est une chose, mais réapprendre à vivre avec la nouvelle personne que tu es en est une autre. »

Au début de la vingtaine, elle retrouve son ami d’enfance. « Mathieu était mon chum de la maternelle, j’allais jouer chez lui à la ferme, rigole-t-elle. Rapidement je suis déménagée avec lui et je suis tombée enceinte de notre premier enfant. » Magalie est atteinte d’une maladie grave. « À cinq mois, elle est entrée à l’Hôpital Sainte-Justine. On y a passé un an. Elle est décédée le 5 octobre 2010 à l’âge de deux ans et demi. Dans la même semaine, j’ai donné naissance à notre deuxième fille Arielle. On était très reconnaissant de ne pas avoir les mains vides à ce moment-là. » Le couple a eu deux autres enfants par la suite Mélianne et Noah.

Maryse Lecavalier, président de l’organisme Au coeur des familles agricoles.

Une autre épreuve survient en décembre 2023, la famille est contrainte de vendre le troupeau de vaches laitières. « Mon chum avait des douleurs partout dans le corps, mon beau-père aussi avait des ennuis de santé, ce n’était plus possible, déplore Maryse. Quand il y a un problème en agriculture, la seule solution est radicale. Il n’y a pas de congé de maladie, les conditions de travail sont désuètes en agriculture, c’est quasiment de l’esclavage moderne. »

Maryse écrit son indignation dans une lettre qu’elle envoie au quotidien Le Devoir. La réaction est instantanée. Elle fait de nombreuses entrevues dans les médias, est invitée à participer à une manifestation, à rencontrer le ministre de l’Agriculture, mais surtout à s’impliquer. « On m’a dit que si je voulais changer les choses, il fallait que je m’implique, car je ne peux pas le faire seule. Et moi, j’en veux des changements et je veux être dans les solutions », dit-elle.

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Son choix s’est arrêté sur l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) qui offre un service psychosocial aux agriculteurs, avec une maison de répit et une équipe de travail de rang. Depuis avril 2025, elle en est la présidente. « On peut toujours faire mieux pour élargir l’offre d’aide. On veut rejoindre tout le monde, comme ça on sécurise ce qui se trouve dans notre assiette. Dans le fond, ACFA c’est le gardien de l’autonomie alimentaire, tout le monde qui mange en bénéficie. »

*Cet article de Marie-Claude Poulin est une version tirée et adaptée du magazine Le Bulletin des agriculteurs, édition octobre 2025.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Claude Poulin

Marie-Claude Poulin

Journaliste et rédactrice en chef

Marie-Claude Poulin est journaliste et rédactrice en chef du Bulletin des agriculteurs.