Dans les efforts de réductions des gaz à effets de serre (GES), on parle de plus en plus de projets de laboratoires vivants dans le secteur agricole. Le gouvernement canadien a fait l’annonce de deux nouveaux projets au Québec cet été et plusieurs ont été annoncés partout au pays. Mais concrètement, c’est quoi un laboratoire vivant?
Voici comment Agriculture et Agroalimentaire Canada définit ce que sont les laboratoires vivants :
« L’Initiative des laboratoires vivants utilise une nouvelle approche de l’innovation agricole au Canada. Le programme réunit des agriculteurs, des scientifiques et d’autres partenaires en vue d’élaborer et de mettre à l’essai conjointement des pratiques et des technologies novatrices afin de résoudre des problèmes agroenvironnementaux, notamment pour atténuer les changements climatiques et s’y adapter, protéger la qualité des sols et de l’eau et optimiser la biodiversité des paysages agricoles. »
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Jusqu’à ce jour, quatre laboratoires vivants sont en place au Canada, dont un au Québec, de 2019 à 2023. Il s’agit d’un projet concernant trois bassins versants du Lac Saint-Pierre. Les trois autres laboratoires vivants sont ceux de l’Atlantique, de l’Est des Prairies et de l’Ontario. En 2022, neuf laboratoires vivants ont été lancés et quatre autres en 2023, dont deux au Québec : celui de l’UPA et celui des Producteurs de lait du Québec (PLQ).
Le mandat de la coordination du projet de laboratoire vivant lait carboneutre des PLQ a été confié à Mélissa Lalonde, chargée de projet chez Novalait. Ce projet intitulé Le projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre des Producteurs de lait du Québec : séquestrer le carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre sur les fermes laitières ne touche que la production laitière, contrairement au projet de l’UPA qui est multidisciplinaire. Au total, 20 producteurs laitiers y participeront.
D’entrée de jeu, Mélissa Lalonde explique que « ce n’est pas un projet traditionnel. Il y a des itérations (répétitions). Il va y avoir des réflexions, des innovations, de la coconcertation. C’est-à-dire qu’on pourrait changer de chemin en cours de route si on sent qu’il y a une pratique de gestion qui est bénéfique, par exemple. Ça, c’est nouveau comme approche. »
L’objectif du projet est de favoriser l’adoption de pratiques de gestion bénéfiques pour accroître la séquestration de carbone dans les fermes laitières commerciales et réduire les émissions de GES liées à la production du lait.
« Ce qui est magnifique de ce projet-là, c’est que ça s’inscrit et ça répond à l’objectif premier du nouveau plan d’objectif durable des PLQ qui a été entériné à leur dernière assemblée générale. » Il est disponible en ligne.
Du 4 au 6 octobre prochain, Montréal sera l’hôte du premier Forum international sur les laboratoires vivants dans les agrosystèmes.
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