Le projet GNR Shefford du producteur bovin Paul Sauvé de Shefford en Estrie vient de conclure une entente de vente de gaz naturel à Énergir. Lorsque l’usine sera en fonction, elle produira 32 000 tonnes de gaz naturel, soit l’équivalent des besoins pour chauffer 1 500 maisons au gaz naturel, ce qui équivaut à environ la moitié de la municipalité de Shefford.
En entrevue, Paul Sauvé raconte que l’idée lui est venu de ses années comme producteur au Vermont, l’état au sud de la région. « Là-bas, les producteurs avec des 4 000 à 4 500 vaches étaient obligés d’en mettre, des biodigesteurs », raconte-t-il. Or sur le site de sa ferme en Estrie, il a deux pipelines qui passent sur ses terres. Il voyait donc une bonne façon de développer un projet du genre. Le type d’équipements est inspiré du modèle américain, mais le modèle économique est davantage français.
Tout comme les Européens, Paul Sauvé a choisi de faire un projet local. Toute la matière première provient d’un rayon de 6 à 10 kilomètres de sa ferme. « On a fait une exception pour L’Orpailleur parce que le marc de raisin est une matière première de choix dans la recette de fabrication du biocarburant en raison du sucre qu’il contient », explique-t-il. En fait, toute la matière première provient de l’agriculture et des déjections animales. L’entreprise laitière Mojoguy, l’entreprise bovine La Ferme Bouffard, le Centre équestre de Bromont et le Parc équestre olympique de Bromont font également partie du projet.
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
Les prochaines étapes incluent l’obtention de l’autorisation ministérielle (anciennement appelé certificat d’autorisation) et la construction de l’usine se fera du printemps à l’automne.
Outre le gaz naturel, le projet vise à générer du digestat, un produit d’une grande qualité agronomique. Paul Sauvé explique que tout le projet a nécessité beaucoup de travail et de paperasse, autant que pour un grand projet comme ceux de Nature Energy. « On est appuyé par Québec et par Ottawa, heureusement parce que sinon, ce ne serait pas faisable, dit-il. C’est juste trop long et trop coûteux de faire ça. C’est beaucoup à supporter. »
Le projet a en effet obtenu une subvention de tout près de 2,65 millions $ du Programme de soutien à la production de gaz naturel renouvelable. Au total, la subvention se chiffrera à près de 11 millions $. La subvention fédérale est de 600 000$ sur les 3,5 millions $ prévus via le Programme d’innovation énergétique – carburants propres et remplacement des combustibles industriels.
À lire aussi: