Des marchés d’exportation plus diversifiés pour les produits québécois

La pandémie a changé plusieurs choses, surtout pour les secteurs en tête des produits exportés au Québec, le porc et le soya.

Publié: 14 octobre 2022

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La réduction des ventes en Chine ont un impact important sur la viande porcine

En valeur, quatre groupes de produits volent la vedette parmi les produits québécois exportés. Il s’agit, par ordre de valeur, de la viande porcine, des préparations de cacao, des oléagineux (principalement les fèves de soya) et des fruits et légumes ainsi que leurs préparations. Jusqu’en 2020, les groupes de la viande porcine et du soya étaient en tête, mais la pandémie a bousculé cet ordre, indique un récent rapport de la Direction de la planification, des politiques et des études économiques du Québec.

Si le secteur bioalimentaire a poursuivi sa croissance sur les marchés internationaux en 2021, cela s’est fait avec un apport réduit de la viande porcine qui représente 18% des ventes totales. La vente de fèves de soya a aussi décliné. Les secteurs des poissons et fruits de mer, des produits oléagineux et des produits de l’érable ont pris la relève.

Des marchés principaux comme la Chine, le Japon et l’Union européenne ont également diminué leurs achats de produits québécois. Une plus grande diversité de produits ont été exportés et la perte de gros acheteurs a été compensée par des destinations secondaires.

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La viande porcine a connu une année 2021 en dents de scie. Après un bond de 20% de ses ventes à l’international en 2020, elles ont reculé de 10% en 2021. À elle seule, la Chine a acheté pour 50% moins de porc durant cette année. D’autres marchés se sont, par contre, montrés intéressés. C’est le cas des Philippines (en hausse de 134 M$, soit 220 %) et le Mexique (en hausse de 60 M$, soit 148 %). Il reste à confirmer si la tendance se maintiendra.

Le soya a aussi connu des ennuis. Entre 2019 et 2021, le volume exporté vers l’Union européenne, le principal acheteur, a baissé durant cette période de plus de la moitié, passant de 492 354 tonnes à 235 651 tonnes. Le prix élevé du soya a atténué l’impact puisque même si le volume des exportations a diminué de 16%, la valeur du groupe n’a perdu que 2%. D’autres marchés sont apparus comme l’Indonésie, l’Iran, l’Égypte et la Suisse. Si les bouleversements liés à la pandémie empêchent de tracer une tendance, cela montre cependant que d’autres marchés sont accessibles, indique le rapport.

La rareté du soya en 2021 a mené à une embellie des prix des huiles. Par exemple, les prix par unité de volume à l’exportation de l’huile de canola et de l’huile de soya ont augmenté respectivement de 75 % et de 43 % par rapport à leurs valeurs de l’année 2020.

Le secteur des fruits de mer a bénéficié d’une hausse des prix moyens de 59%, ce qui a compensé pour la baisse du volume de ventes de 10%. Tous produits inclus, la valeur des exportations a augmenté de 41 % ou 140 M$.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.