Par une journée très froide de février 2015, je suis allée avec Yvon Thérien, éditeur et rédacteur en chef du Bulletin des agriculteurs, pour réaliser le reportage qui allait faire la page couverture du mois de décembre dernier.
À son plus chaud en cette journée d’hiver, le mercure dépassait à peine les -17°C dans la petite municipalité de Havelock, à l’extrémité sud-ouest du Québec. Au petit matin, il était descendu sous les -24 °C. Autant dire qu’il faisait un froid de canard.
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La pile de l’appareil-photo d’Yvon ne l’a pas apprécié du tout. Et nous, nous nous gelions les doigts et les joues. À notre grand étonnement, les veaux de la ferme MacAngus se prélassaient dans un abri conçu juste pour eux et dont la grande ouverture plein sud apporte soleil et protection contre le vent. Ils étaient visiblement bien. Non loin de là, un veau tétait sa mère. Un autre suivait la sienne de près alors qu’elle broutait à la mangeoire.
« Selon moi, le pire mois pour vêler, c’est mars », nous a raconté l’éleveur de bovins Angus David Sample. En regroupant 80 % de ses vêlages dans les trois premières semaines de janvier, il obtient des taureaux aptes à entrer au pâturage avec un troupeau de vaches l’été de l’année suivante. Ils gagnent ainsi trois à quatre mois comparativement aux veaux nés au printemps.
En janvier, il fait froid, mais la température est plus stable qu’en mars. Les écarts de température de ce mois printanier sont plus dommageables pour les veaux. Selon David Sample, mars, c’est un bien meilleur moment pour les sucres ! L’entreprise familiale produit du sirop d’érable depuis plus de 100 ans.
« Le vêlage en janvier, ce n’est pas pour tout le monde, insiste David Sample. Ça prend de bonnes installations. Il faut être là. Les journées sont courtes.» La grande majorité des producteurs vache-veau travaillent à l’extérieur. En janvier, ils quittent pour le travail au lever du jour et reviennent après le coucher du soleil. « Pour nous, janvier, c’est un mois tranquille pour vêler », continue David Sample. « Les Fêtes sont finies et les sucres ne sont pas commencés. Je peux rester toute la journée dans la grange.» David Sample est un éleveur apprécié.