Le début de la COP28 donne l’occasion de revoir les progrès accomplis dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) puisque pour la première fois, un bilan mondial sera présenté lors de l’événement qui se déroule à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.
L’Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture, mieux connue sous son acronyme anglais FAO (Farm and Agriculture Organisation), a dévoilé que les émissions liées aux activités agricoles avaient augmenté entre 2000 et 2021 de 14% au niveau mondial. De ce chiffre, un peu plus de la moitié des émissions sont attribuables à l’élevage. L’empreinte carbone des bovins et des moutons était plusieurs fois supérieure à celles des porcs, des poulets et des produits laitiers, lorsqu’elle est calculée par kilogramme de produit, selon l’Annuaire statistique de la FAO, publié à la veille du sommet des Nations Unies sur le climat.
Les émissions agricoles dans le monde ont totalisé 7,8 milliards de tonnes en 2021, selon l’annuaire. « Environ 53 % proviennent d’activités liées à l’élevage, et avec 2,9 [milliards de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone], les émissions de la fermentation entérique générées dans le système digestif des ruminants étaient à elles seules responsables de 37 % des émissions agricoles. » L’intensité des émissions du bœuf était deux fois plus élevée en Afrique que la moyenne mondiale. L’Europe avait la plus petite empreinte.
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Même si les estimations varient, l’agriculture serait responsable d’un quart à un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, puisque certaines estimations incluent la foresterie et d’autres utilisations des terres.
Au Canada, l’agriculture représente 10 % des émissions, selon le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles. Elles ont augmenté de 39% entre 1990 et 2021 et de 8% entre 2005 et 2021.
L’annuaire 2023 de la FAO indique que les catastrophes naturelles réduisent la production agricole de 5 % en moyenne, soit 123 G$ par an. L’Asie, le plus grand continent, a enregistré les pertes les plus élevées, même si ces pertes ont été relativement faibles compte tenu de l’ampleur de sa production agricole.
« Le coût d’une alimentation saine a augmenté de plus de 5 % dans toutes les régions, sauf l’Amérique du Nord et l’Europe entre 2020 et 2021, reflétant la hausse de l’inflation alimentaire », a indiqué la FAO. Quatre personnes sur dix ne pourraient pas se permettre une alimentation saine en 2021.
L’agriculture employait 873 millions de personnes en 2021, soit 27 % de la main-d’œuvre mondiale, contre un peu plus d’un milliard en 2000, soit 40 %. Entre 2000 et 2021, la superficie des terres agricoles a diminué de 86 millions d’hectares (212 millions d’acres), soit l’équivalent de la moitié de la superficie de l’Iran, a indiqué la FAO. L’utilisation de pesticides a augmenté de 6 % au cours de cette période et la moitié était utilisée dans les Amériques.
« La valeur ajoutée mondiale générée par l’agriculture, la foresterie et la pêche a augmenté de 84 % en termes réels entre 2000 et 2021, pour atteindre 3700 G$ en 2021 », indique l’annuaire. « Cela représente une augmentation de 1700 G$ par rapport à 2000. »
Deux événements concernant l’agriculture auront lieu durant la COP28, soit la Déclaration des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique et la journée thématique sur l’alimentation, l’agriculture et l’eau prévue le 10 décembre.
