Des intervenantes au secours des agriculteurs

Les intervenantes prendront en charge la clientèle agricole nécessitant un suivi psychosocial

Publié: 20 février 2024

Kim Rémillard et Marie-Ève Durant sont les deux intervenantes sociales qui agiront
dans le cadre du projet ARPAM.

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, en collaboration avec l’organisme Au cœur des familles agricoles, a mis en place un projet pilote afin de mieux soutenir les productrices et les producteurs agricoles des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Pour cette initiative appelée Approche et références pour les producteurs agricoles et leur milieu (ARPAM), deux intervenantes couvriront la région, ce qui constitue une première au Québec. Celles-ci ont le mandat d’assurer la prise en charge de la clientèle agricole nécessitant un suivi psychosocial, de créer un corridor de services afin de référer directement cette clientèle aux programmes et services qui répondent aux besoins et de sensibiliser les acteurs du réseau de la santé à la réalité agricole.

Un soutien à des services déjà existants

À lire aussi

Des intervenantes au secours des agriculteurs

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

L’une d’elles, Kim Rémillard, explique comment ce projet vient compléter le travail de l’équipe de travailleurs de rangs mis sur pied par l’organisme Au cœur des familles agricoles : « Les travailleurs de rang offrent un soutien axé principalement sur l’écoute et l’aide liées aux problèmes spécifiques au fonctionnement de la ferme, que ce soit sur le plan organisationnel, de gestion ou de finances. Lors de leur travail, ils peuvent détecter des troubles d’anxiété, de détresse; alors, nous venons compléter cet apport par de l’assistance psychologique. Au besoin, on peut référer la personne à certains services du CIUSSS que nous connaissons bien puisque c’est notre employeur. »

Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, insiste sur le sentiment d’isolement que vivent les agriculteurs et la détresse devant des facteurs sur lesquels ils ont peu ou pas d’emprise. « La détresse psychologique que peuvent vivre les agricultrices, les agriculteurs et leurs proches est un enjeu dont on ne parle pas suffisamment et auquel je suis très sensible. Il s’agit d’un métier très singulier, où l’on ne compte pas nos heures et où les résultats de notre travail dépendent en partie de facteurs externes et parfois lourds de conséquences, comme la météo », a-t-il exprimé.

À l’origine du projet

Ce projet découle de la relation étroite qu’ont entretenu le ministère de la Santé et des services sociaux avec le ministère de l’Agriculture pendant la pandémie, comme le précise le ministre André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation : « Durant la pandémie, nos deux ministères ont dû collaborer étroitement pour résoudre des problématiques de santé, alors les canaux de communication étaient ouverts pour cette initiative et je félicite le CIUSSS MCQ d’avoir mis en place un tel service. »

André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

Pour Pierrette Desrosiers, psychologue du travail en milieu agricole depuis près de 25 ans, il est important pour tout intervenant de bien s’imprégner des réalités particulières des agriculteurs. « On est dans un contexte où les gens, particulièrement les hommes, rechignent à consulter. C’est un milieu plus conservateur où les dynamiques diffèrent d’un environnement plus conventionnel. Plus il y a d’intervenants qui vont vers eux, mieux c’est », croit-elle.

Il y a environ 3200 exploitations agricoles au Centre-du-Québec et 950 en Mauricie.

À lire aussi:

Plus d’appels auprès des travailleuses de rang

Prendre le temps de prendre soin de soi

À PROPOS DE L'AUTEUR

Eddy Verbeeck

Eddy Verbeeck

Journaliste

Eddy Verbeeck est journaliste, réalisateur et écrivain, il travaille dans le monde médiatique depuis plus de 30 ans. Il a notamment travaillé à l'émission La Semaine verte.