La 17e édition des conférences du Bulletin des agriculteurs s’est déroulée avec succès au Salon de l’agriculture de St-Hyacinthe la semaine dernière sous le thème « L’agriculture de demain ».
Premier de quatre conférenciers, le propriétaire de la ferme laitière Rouval Inc, Serge Bournival, a raconté son parcours pour en arriver à gérer son entreprise entièrement robotisée en 2013 à partir de neuf applications installées sur son téléphone cellulaire. Deux incendies tragiques à la ferme ainsi qu’une situation familiale difficile, le plaçant comme seul opérateur de la ferme, ont amené l’éleveur à faire appel aux robots. Celui de la traite est le plus important, car il est le centre de paie, et il élimine l’épineux problème de main-d’œuvre fiable et qualifiée.
Deuxième conférencier, Jean-Louis Dupont, expert en réseautage, a expliqué comment rendre accessible les zones rurales délaissées par les fournisseurs d’Internet à haute vitesse (IHV). Tant Ottawa que Québec ont jugé que l’IHV est un service essentiel, au même titre que le téléphone et l’électricité, et que tous les Canadiens, Inuits compris, devront y avoir accès d’ici 2021. Les deux gouvernements injecteront plus d’un milliard de dollars pour installer ce réseau.
Les agriculteurs possèdent des petites « grandes entreprises » réparties sur plusieurs sites (maisons, étables, poulaillers, centres de grains, séchoirs à grain) à indiqué Jean-Louis Dupont. À l’heure des médias sociaux, il ne s’agit pas seulement d’avoir accès à l’IHV, il faut aussi bénéficier d’un réseau interne efficace, couplé de caméras pour gérer les robots et les équipements d’une entreprise agricole. C’est là qu’intervient l’expert qui a mis au point le réseau IHV utilisé à la ferme de Serge Bournival, y compris les neuf applications permettant à l’éleveur de gérer sa ferme à partir de son téléphone intelligent.
Troisième conférencier, Paul Caplette, a aussi captivé l’auditoire en racontant avec son verbe coloré comment la “science farmer” lui a permis d’apprivoiser le blé d’hiver. À force d’essais-erreurs depuis plus de 15 ans, le producteur de céréales envisage des pics de rendements de 10 Tm/ha au cours des trois prochaines années. C’est près de trois fois la moyenne des rendements des blés semés au Québec.
Le quatrième conférencier était le fondateur de Grainwiz et chroniqueur au Bulletin, Jean-Philippe Boucher. Il a donné un aperçu du marché des grains en 2017, alors que les stocks mondiaux de maïs et de blé sont élevés et les prix sont bas, tandis que celui du blé est à terre “car il s’en produit trop dans le monde”. La situation pourrait toutefois rapidement changer selon les toutes prochaines récoltes de maïs et de soya au Brésil et en Argentine, ainsi que la demande chinoise. Toutefois, “le cygne noir”, l’évènement imprévisible qui pourrait bouleverser le marché, reste Donald Trump, le nouveau président américain qui a entamé son mandat de quatre ans le 20 janvier dernier.
Ces conférences ont été rendues possibles grâce à la contribution de John Deere, Dupont Pioneer, Dow Agrosciences et Syngenta.