Londres (Angleterre), 22 juillet 2002 – Le gouvernement britannique, critiqué dans un rapport officiel pour sa gestion de l’épizootie de fièvre aphteuse l’an dernier, a admis avoir fait des « erreurs », notamment en ayant tardé à prendre la mesure de la crise qui a ravagé le pays.
La ministre des Affaires rurales, Margaret Beckett, a notamment reconnu devant la chambre des Communes que dans les semaines suivant la découverte du premier cas, fin février, le gouvernement n’avait pas pris de mesures assez sévères pour limiter les déplacements de bétail.
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« J’ai toujours reconnu que dans les circonstances désespérées qu’affrontaient le monde agricole mais également mon ministère et ses responsables (…) des erreurs étaient inévitables », a-t-elle déclaré devant les députés, en réponse à la publication le jour même d’un rapport officiel sur les « Leçons à tirer » de cette crise.
La ministre a toutefois souligné que le gouvernement avait été pris de court par une épizootie d’une ampleur « imprévisible pour n’importe quel pays dans le monde ».
Ce nouveau rapport, commandé par le gouvernement, a notamment relevé des « lacunes » dans les systèmes de prévention de l’épizootie ainsi qu’une « connaissance limitée » des pratiques agricoles qui a favorisé la propagation de la maladie, hautement contagieuse.
Le gouvernement est « déterminé à tirer les leçons » de cette épizootie, a assuré Mme Beckett, qui a promis de mettre en oeuvre la plupart des recommandations contenues dans ce rapport.
Les auteurs de ce document préconisent notamment une vaccination sélective du bétail en cas de nouvelle épizootie, le développement du marquage électronique des bovins, moutons et porcs, l’abandon du système des bûchers à ciel ouvert pour brûler les bêtes malades, et surtout la mise en oeuvre d’un plan détaillé de mesures d’urgence pour faire face à une nouvelle crise.
Lors de l’épizootie de l’an dernier, l’abattage massif des bêtes, infectées ou élevées dans les parages de fermes touchées par la maladie, avait constitué la principale stratégie du gouvernement, avec une stricte limitation des mouvements de bétails.
Le gouvernement avait été critiqué par plusieurs scientifiques pour avoir privilégié les abattages massifs par rapport à la vaccination, conformément à ce que réclamaient les principaux syndicats d’agriculteurs.
Plus de six millions d’animaux avaient été abattus au Royaume-Uni l’an dernier lors de l’épizootie, qui avait coûté plus de 900 millions de livres (1,4 milliard d’euros) à l’agriculture britannique et 4,25 milliards de livres (6,8 milliards d’euros) au secteur du tourisme.
La fièvre aphteuse, sans danger pour l’homme, a été officiellement éradiquée du pays en janvier dernier.
Source : AFP