Les défis demeurent nombreux pour les éleveurs

La hausse vertigineuse des céréales et des fourrages a eu un impact direct sur les éleveurs

Publié: 26 avril 2022

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Les défis demeurent nombreux pour les éleveurs

Les éleveurs canadiens de tous les secteurs ont fait face à un cocktail de facteurs ayant rendu plus difficile l’accès à des produits alimentaires pour leurs animaux. La hausse des frais en alimentation s’est aussi couplée à un bond des prix dans la construction ayant mené plusieurs éleveurs à revoir leurs plans, indique un récent rapport de Financement agricole Canada (FAC).

Leigh Anderson, économiste principal à FAC, énumère quelques uns des problèmes survenus dans la dernière année: sécheresse, inondation, récolte de foin la plus faible en 70 ans, hausse des prix des intrants, chaîne d’approvisionnement bouleversée, sans oublier la pandémie.

Les problèmes liés à la pandémie et la guerre en Ukraine ont fait exploser les prix des grains avec un effet direct sur le coût de l’alimentation dans les élevages. Selon FAC, « l’impact net est une augmentation de plus de 50 % des coûts des rations depuis la mi-2020, et une hausse de 80 % des prix du foin de l’Ouest.» L’accès difficile aux céréales fourragères au Canada pourrait mener à des importations de maïs des États-Unis vers l’Ouest du Canada, avec un niveau jamais vu de quatre millions de tonnes pour l’année de culture 2021-2022.

Des prix plus chers pour les éléments entrant dans l’alimentation des animaux ont mené des producteurs à avoir recours à davantage de compléments nutritifs. Selon des chiffres de l’Alberta, l’utilisation d’additifs a augmenté, tout comme le coût de ces produits.

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FAC mentionne également que le prix de certains matériaux a explosé depuis un an. C’est le cas du bois d’oeuvre dont le prix avait doublé durant l’été 2021 et se situait en février 22% plus élevé qu’un an plus tôt. M. Anderson entrevoit que «les occasions d’investissements devraient se faire moins nombreuses au cours des 12 prochains mois. En raison de la hausse des taux d’intérêt, investir dans les infrastructures coûte plus cher et les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement continuent d’ajouter des coûts importants à la machinerie et à l’équipement. Les éleveurs de bétail pourraient devoir repousser leurs investissements en raison des marges qui se resserrent depuis trois ans.»

L’économiste de FAC termine en disant qu’il est peu probable que les tensions actuelles dans les marchés des grains disparaissent, même dans l’éventualité de bonnes récoltes en 2022. Les prix des diverses céréales devraient donc demeurer élevés, avec différents impacts sur les éleveurs, dont une rentabilité plus mince et des cheptels qui auront tendance à réduire dans le porc et le boeuf. La grippe aviaire est une autre inconnue dont il faudra observer les développements.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.