Les Verts allemands veulent rebondir avec l’agriculture verte

Publié: 12 mars 2001

Berlin (Allemagne), 8 mars 2001 – Dans une Allemagne ébranlée par la découverte des premiers cas de vache folle chez des bêtes allemandes, les porcs aux antibiotiques et les risques de fièvre aphteuse, les Verts entendent retrouver un nouvel élan avec l’agriculture verte promue par leur nouveau ministre Renate Kuenast.

Ex-coprésidente des Verts, Renate Kuenast, nommée en janvier aux rênes d’un « super-ministère » regroupant l’Agriculture et la Consommation, est devenue en moins de deux mois une chouchoute des médias et un ministre populaire.

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A deux semaines d’échéances électorales-tests dans deux Etats régionaux, au Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, la réforme de l’agriculture sera l’un des points forts qui clôturera un congrès des Verts réunissant de vendredi à dimanche quelque 750 délégués à Stuttgart (sud-ouest).

Nommée en remplacement du social-démocrate Karl-Heinz Funke accusé de carence dans la gestion de la crise de la vache folle, Renate Kuenast, une « enfant des villes », a su trouver une oreille attentive chez les agriculteurs.

Les cheveux en brosse, cette battante au franc-parler, considérée comme une tenante de la « gauche pragmatique » des Verts, était encore absente des baromètres politiques en décembre. Sa cote de popularité est passée du jour au lendemain à 47%, selon un sondage Emnid/Der Spiegel publié lundi.

Son slogan, « la qualité plutôt que la quantité », et sa volonté affichée de développer l’agriculture biologique et de favoriser une agriculture conventionnelle plus naturelle au détriment d’une production industrielle de masse ont également séduit des consommateurs en proie au doute. Dans des sondages, ces objectifs étaient approuvées par 77% des Allemands, 73% se disant prêts à dépenser davantage pour de meilleurs produits.

Renate Kuenast a également annoncé vouloir parvenir d’ici 10 ans à 20% de surface agricole biologique (contre 2,4% aujourd’hui). Pour cela, le gouvernement compte investir 250 millions d’euros de 2002 à 2005 dans la production biologique.

Dans un projet de résolution au congrès intitulé « La nouvelle agriculture sera verte », les Verts réclament plus de transparence dans l’alimentation des animaux — par l’établissement de listes d’aliments autorisés remplaçant celles d’aliments interdits — ou encore une politique d’attribution d’aides et de primes agricoles plus sélective, qui tiendrait compte de critères écologiques et sociaux.

Parmi les autres points évoqués dans le projet de résolution figurent de nouvelles normes de qualité pour l’élevage et les transports de bestiaux, ainsi que l’interdiction des antibiotiques et des hormones comme compléments alimentaires.

Avec le thème du virage vers l’agriculture naturelle, les Verts ont trouvé un nouvel argument de campagne électorale.

« Les compromis et concessions imposées par l’exercice du pouvoir et la coopération avec les sociaux-démocrates depuis deux ans ont beaucoup affaibli le programme écologiste, juge Sabine von Oppeln, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Berlin. Il était temps que les écologistes redécouvrent ce thème de l’agriculture verte. »

Source : AFP