Londres (Angleterre), le 28 juin 2000 – Dix grands experts internationaux ont évalué si, comme prévu, les poissons d’élevage augmentaient les réserves alimentaires ou si, au contraire, ils contribuaient à décimer les populations mondiales de poissons. Dans certains cas, ils se sont aperçu que l’aquaculture fait plus de mal que de bien.
« L’aquaculture raisonnable peut être très bénéfique pour les réserves alimentaires mondiales. Malheureusement plusieurs types d’aquaculture créent des problèmes que l’on n’avait pas prévus. » À lire aussi![]() Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement LegaultLes promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue. |
Bien que la pisciculture continue d’augmenter les stocks de poissons dans le monde, certaines tendances sont plutôt néfastes. De nombreux types d’aquaculture nous entraînent de plus en plus rapidement vers un effondrement mondial des pêches car elles utilisent des pratiques inefficaces qui s’appuient trop souvent sur une approche inefficace du point de vue écologique qui consiste à utiliser les poissons sauvages pour nourrir les poissons de pisciculture. Certains systèmes d’aquaculture contribuent également à réduire les stocks de poissons sauvages en détruisant l’habitat des poissons et en utilisant les poissons sauvages pour la reproduction des poissons de pisciculture.
« L’aquaculture raisonnable peut être très bénéfique pour les réserves alimentaires mondiales », a déclaré Rosamond Naylor, chercheure principale à l’Institute of International Studies de l’Université de Stanford et l’un des principaux auteurs de l’étude. Malheureusement plusieurs types d’aquaculture créent des problèmes que l’on n’avait pas prévus. »
L’industrie de l’aquaculture a plus que doublé au cours de la dernière décennie et, actuellement, un poisson sur quatre dans le monde est un poisson d’élevage. Toutefois, en dépit de l’importance de la pisciculture, le public connaît peu ses effets pervers ou les incitatifs offerts à l’industrie pour qu’elle s’engage dans des pratiques respectueuses de l’environnement.
Les auteurs suggèrent des moyens pour que l’aquaculture cesse de contribuer à la diminution des stocks de poissons et qu’elle soit viable sur le plan écologique. Les espèces de poisson d’élevage et les méthodes de production sont des éléments clés.
« L’aquaculture est tellement importante pour notre avenir qu’il est essentiel de ne pas faire d’erreurs », a déclaré Jane Lubchenco, co-auteure, et ancienne présidente de l’American Association for the Advancement of Science.
Les autres auteurs de l’étude sont notamment : Jurgenne Primavera du Southeast Asian Fisheries Development Center (SEAFDEC, PHILIPPINES); Nils Kautsky, Carl Folke et Max Troell de l’Université de Stockholm et du Beijer Institute; Malcolm C. M. Beveridge de l’Institute of Aquaculture à l’université de Stirling, R.-U.; Jason Clay du Fonds mondial pour la nature; Rebecca Goldburg d’Environment Defense et Harold Mooney de l’université Stanford.
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