Toronto (Ontario), 24 février 2009 – L’Indice des produits de base de la Banque Scotia, qui évalue les tendances influant sur le prix de 32 des principales exportations canadiennes, a grimpé de 1,3 % d’un mois sur l’autre en janvier après cinq mois consécutifs de baisse. Néanmoins, l’Indice global accuse toujours un retard de 38,2 % par rapport au sommet de juillet 2008 et de 19,6 % comparativement à la même date l’an dernier.
Les résultats de janvier ont bénéficié du bond de 9,5 % en un mois del’indice des produits agricoles. Le prix du canola, produit agricole canadien dont la valeur est la plus élevée, s’est sensiblement raffermi avec les achats du State Reserve Bureau chinois, qui constitue des réserves de denrées alimentaires essentielles afin de se protéger contre des augmentations potentielles soudaines et brutales des prix et d’aider les cultivateurs chinois.
« Le volume des importations chinoises de canola canadien se rapproche duvolume important expédié au Japon et pourrait dépasser deux millions de tonnesen 2008-2009, une nette augmentation par rapport aux 960 000 tonnes importéesau cours de la période de douze mois précédente. Voilà une excellente nouvellepour les cultivateurs des Prairies, qui ont engrangé une récolte record decanola l’automne dernier », remarque Patricia Mohr, vice-présidente, Etudeséconomiques, et spécialiste, Marchés des produits de base, à la Banque Scotia.
Le prix de la plupart des métaux de base a pris du mieux comparativementaux prix planchers affichés à court terme en décembre. Comme pour lescéréales, la Chine a contribué pour beaucoup au raffermissement du prix ducuivre et du zinc. En effet, le State Reserve Bureau a acheté de grandesquantités de métaux à bas prix pour réapprovisionner ses stocks stratégiqueset pour aider son important secteur de la fonderie et du raffinage. Pours’assurer de bons approvisionnements, la Chine investit de plus en plus àl’étranger dans les secteurs minier et de l’énergie.
La demande en matériaux bruts sera aussi stimulée par l’énorme programmechinois de dépenses en infrastructures (4,16 billions de yuan sur deux ans ettrois mois et équivalant à plus de 6 % de son PIB nominal en 2009 et en 2010)dévoilé le 9 novembre 2008 pour contrer le repli des exportations et desinvestissements du secteur privé.
« Bien qu’il soit difficile d’évaluer l’ampleur exacte de ce programme, envertu duquel seuls 1,2 billion de yuan seront déboursés directement par Pékin,le solde provenant des gouvernements provinciaux et locaux, de sociétés etd’un financement bancaire, Pékin est déterminée à revitaliser son économiepour combattre la hausse du chômage et a déjà bonifié ses programmes dedépenses », ajoute Mme Mohr. « Des mesures visant à soutenir neuf secteurséconomiques cruciaux ont été ou seront annoncées avant la prochaine réunion duCongrès national du peuple, prévue le 5 mars. L’activité industrielle devraitcommencer à tirer parti de ces programmes dès le second semestre de 2009, etla Chine prendra peut-être la tête de la reprise de la croissance mondiale. »
Métaux et minéraux
Après cinq mois consécutifs de baisse, l’indice des métaux et desminéraux s’est lui aussi redressé en janvier. Les gains des métaux de base etprécieux, une légère augmentation du prix du soufre et du cobalt et lemaintien du prix de la potasse ont plus que contrebalancé la diminution duprix de l’uranium et du molybdène.
« Le prix de l’engrais azoté commence à augmenter après avoir perdu duterrain depuis l’été dernier. Bien que le resserrement du crédit continuera àse faire sentir, particulièrement du côté du soufre et de l’ammoniac pourlesquels la demande industrielle est importante, la reprise du secteur desengrais devrait se concrétiser avant celle de plusieurs autres secteursindustriels », affirme Mme Mohr.
Le prix de l’urée (FAB Yuzhnyy, sur la mer Noire – l’indicateur pourl’urée) est remonté à 275 $ US la tonne à la mi-février, avec une reprise dela demande en Asie du Sud-Est (Vietnam, Pakistan, Sri Lanka), alors qu’iln’était que de 212 $ US à 215 $ US la tonne au début de l’année. L’offrelimitée provenant d’Ukraine, où les prix ont flirté avec les coûts deproduction, laquelle a aussi subi les contrecoups de la coupured’approvisionnement en gaz naturel provenant de Russie, a aussi contribué àcette remontée du prix de l’urée. En juillet 2008, les prix avaient atteint830 $ US.
Le prix au comptant de la potasse, au niveau record de 872,50 $ US latonne (FAB Vancouver), est resté stable en janvier et en février 2009, quoiqueles nouvelles transactions ont pratiquement cessé. Ce prix correspond auxtransactions conclues l’an dernier.
« Néanmoins, les producteurs n’ont pas consenti de baisses de prix etentendent s’accrocher aux gains des deux dernières années, même si cetteposition doit entraîner des ventes négligeables à court terme. Les producteursne veulent pas vendre moins cher que les distributeurs d’engrais, qui ont payédes prix au comptant élevés en 2008 », note Mme Mohr. « Les expéditions prévuespar contrat au premier semestre de 2009 seront lucratives grâce aux contratsnégociés récemment avec le Japon, la Corée du Sud et la Malaisie. »
Le 18 février 2009, le président Obama a dévoilé un modeste programmevisant à soutenir le marché hypothécaire américain et à empêcher d’autressaisies de résidences. La diminution du nombre de saisies aux Etats-Unisstabiliserait le prix des maisons et encouragerait les investisseurs àacheter, ce qui entraînerait une réduction de l’important stock en surplus etaiguillerait une possible reprise du marché américain de l’immobilier.
La titrisation des hypothèques par des firmes privées, qui a financé unesi grande part du boum immobilier des dernières années aux Etats-Unis, estmaintenant pratiquement inexistante; le nouveau financement hypothécaires’appuie maintenant pour beaucoup sur les entreprises commanditées par l’Etataméricain (GSE, pour « Government Sponsored Enterprises »).
Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondiedes facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l’économiemondiale, notamment l’évolution macroéconomique, les tendances des marchés dechange et des capitaux, le rendement des produits de base et de l’industrieainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales etgouvernementales.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Banque Scotia
http://www.scotiabank.ca./ScotiabankFr/index.html
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