Hanoi (Vietnam), 29 juin 2005 – L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a revu à la baisse le risque imminent de pandémie de grippe aviaire, suite aux résultats annoncés par une équipe de chercheurs étrangers qui n’a trouvé au Vietnam aucune indication que le virus mortel avait muté.
Une équipe de virologues et épidémiologistes des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de Hong Kong et du Japon a travaillé sur l’hypothèse d’une mutation du virus H5N1.
Leurs découvertes vont à l’encontre des craintes exprimées ces dernières semaines sur la possibilité d’une transmission plus facile de la maladie entre humains et du déclenchement rapide d’une pandémie mondiale.
Les experts « n’ont pas pu trouver d’indications montrant que le virus avait un effet plus important sur les humains », a indiqué à l’AFP Hans Troedsson, représentant de l’OMS au Vietnam.
« La chose la plus importante est que nous avons pu exclure une pandémie immédiate, imminente », s’est-il réjoui. « Dès lors que le virus est largement répandu, le risque est toujours présent mais pas aussi imminent que nous l’avons suspecté initialement ».
Mercredi soir, la télévision d’Etat vietnamienne a indiqué qu’un homme de 73 ans était décédé de la grippe aviaire, devenant sa 19e victime depuis décembre. Deux autres patients ont été testés positifs, selon la VTV. Ces deux cas mis à part, 60 personnes ont été testées positives depuis fin décembre dans le pays, selon l’OMS.
A Manille le mois dernier, l’organisation avait demandé aux gouvernements de la planète d’accroître leurs efforts face à la menace de pandémie, après une première étude au Vietnam indiquant un risque plus important de transmission humaine de la maladie.
Les experts étrangers étaient précisément venus travailler sur cette hypothèse. Ils l’ont infirmée.
« Il ne semble pas que le virus ait changé », a expliqué le responsable onusien. L’équipe de chercheurs n’a pas non plus trouvé d’éléments indiquant que la maladie se transmet plus facilement entre poulets et humains.
La crainte que de nombreuses personnes aient pu être contaminées sans en montrer les symptômes, une hypothèse dangereuse tant elle compliquerait la lutte contre la propagation de la maladie, n’a pas non plus été confirmée.
« Nous avions des indications préliminaires que la maladie avait pu être plus largement répandue chez des cas mineurs ou asymptomatiques qui n’auraient pas été détectés. (Les experts) n’ont pas vérifié cela non plus », a ajouté Hans Troedsson, saluant « d’excellentes nouvelles ».
Mercredi, dans un communiqué, le Dr. Hitoshi Oshitani, chef du groupe d’experts et conseiller régional de l’OMS sur les maladies transmissibles, a cependant réitéré son appel au maintien de la lutte contre le virus mortel.
« Même si c’est une bonne nouvelle que nous n’ayons pas trouvé d’augmentation sensible de la transmission aux humains, rien ne menace plus la victoire contre la grippe aviaire que la complaisance », a-t-il estimé.
En dépit de la menace potentielle, seulement 54 décès dûs à la grippe aviaire ont été recensés depuis fin 2003 dans toute la région, dont 38 Vietnamiens, 12 Thaïlandais et 4 Cambodgiens.
La Chine n’a officiellement recensé aucun cas humain mais est confrontée à la menace animale.
Mardi, l’OMS et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont indiqué que le foyer de grippe aviaire détecté récemment dans le nord-ouest du pays chez des oiseaux migrateurs était plus important que prévu.
Quelque 5.000 oiseaux sont morts du virus H5N1 dans la province du Qinghai, ont-ils indiqué, en réclamant davantage de tests sur les oiseaux de cette région.
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Source : AFP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Organisation mondiale de la santé (OMS)
http://www.who.int/