Sécurité alimentaire : les restaurateurs réclament une formation obligatoire

Publié: 7 février 2004

Montréal (Québec), 3 février 2004 – L’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) a recommandé au gouvernement du Québec de rendre obligatoire une formation minimale en hygiène et salubrité pour les titulaires de permis de restaurant. Dans le cadre de la consultation générale sur lesnouveaux enjeux de la sécurité alimentaire qui se déroule présentement àQuébec, l’ARQ a fait savoir à la Commission de l’agriculture, des pêcheries etde l’alimentation qu’il était plus que jamais nécessaire de miser sur laprévention en améliorant la qualification et en responsabilisant lesexploitants d’entreprises qui servent et vendent des repas au public.

Bien que, depuis juin 2000, la Loi sur les produits alimentaires accordeau ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec lepouvoir d’imposer une formation minimale en hygiène et salubrité, aucuneréglementation à cet effet n’a encore été élaborée ou appliquée. Pourtant,d’autres provinces canadiennes, dont la Colombie-Britannique, l’Alberta et laSaskatchewan, ont déjà adopté des mesures de ce genre.

Réclamée depuis les années 80 par l’ARQ, la formation obligatoire trouveun très fort appui auprès des professionnels de l’industrie. A preuve, unsondage réalisé en janvier 2001 par l’ARQ auprès de 232 restaurateurs departout au Québec confirmait que 84 % de ceux-ci étaient favorables àl’implantation d’une courte formation obligatoire en hygiène et salubrité pourpouvoir exploiter un restaurant au Québec.

Consciente du nombre imposant d’exploitants qu’une telle mesure pourraitconcerner – il existe environ 20 000 détenteurs de permis de restauration auQuébec – l’ARQ a proposé aux membres de la Commission que la formationobligatoire soit exigée dans un premier temps des personnes qui feront lademande d’un permis à compter du 1er janvier 2005. Les titulaires déjàautorisés à exploiter un restaurant au 1er janvier 2005 auraient, à leur tour,à démontrer leur qualification au renouvellement de leur permis au cours del’année 2007.

L’ARQ juge que cette mesure serait préférable à l’implantation de lanorme de contrôle de qualité HACCP que le précédent gouvernement souhaitaitmettre en place dans toute l’industrie agroalimentaire. Elle considère que lanorme HACCP apparaît davantage appropriée pour le secteur de latransformation. Par conséquent, l’ARQ recommande de ne pas transposer cetteméthode au secteur de la restauration qui présente des divergences, notammenten ce qui concerne la nature des activités et les conditions d’exploitation.

Par ailleurs, lors de son intervention, l’ARQ a manifesté son irritationdevant le fait que des exploitants récidivistes puissent continuer de servirdes repas au public malgré de multiples condamnations pour manquement auxrègles d’hygiène. Pour l’ARQ, il est donc impératif que le gouvernement, deconcert avec l’industrie, précise par règlement la limite à ne pas franchir enmatière d’innocuité alimentaire et de salubrité sous peine de révocationdéfinitive du permis de restauration.

Au cours de leur exposé, les représentants des restaurateurs ont faitl’éloge de la qualité du système québécois d’inspection des aliments, basé surle risque, qui constitue, selon eux, un modèle en Amérique du Nord. Lesinspections, fréquentes et rigoureuses, donnent des résultats convaincants. Eneffet, plus ou moins 1 % seulement des établissements visités se retrouventconfrontés à des poursuites judiciaires, une statistique rassurante pour lepublic. Toutefois, malgré le bilan plus que positif du Québec dans ce domaine,l’ARQ croit fermement que les efforts devraient aussi se porter vers laprévention en assurant une meilleure qualification des exploitants.

L’ARQ est le plus ancien et le plus important regroupement derestaurateurs au Québec. Organisme sans but lucratif fondé en 1938, ellecompte dans ses rangs 3600 membres corporatifs qui représentent plus de 5500 établissements au Québec et ce, de toutes les catégories, dans toutes lesrégions.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Association des restaurateurs du Québec (ARQ)
http://www.restaurateurs.ca/

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