Sécurité du revenu : les producteurs vont reprendre leur souffle

Publié: 29 mars 2003

Longueuil (Québec), 25 mars 2003 – « Alors que le gouvernement fédéral veut se retirer des programmes provinciaux de sécurité du revenu et que les producteurs sont aux prises avec des problèmes de liquidités, il fallait donner un peu d’air aux agriculteurs. »

C’est en ces termes que s’est exprimé monsieur Laurent Pellerin, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), satisfait de l’annonce faite par le ministre québécois de l’Agriculture de suspendre l’application du Compte de stabilisation du revenu (CSRA) en 2002 et en 2003 pour les productions agricoles couvertes par l’Assurance-stabilisation du revenu agricole (ASRA).

Cette recommandation, émise vendredi dernier par le conseil d’administration de La Financière agricole, fait suite aux pressions exercées par l’UPA dans le but de permettre aux producteurs touchés de reprendre un peu leur souffle. En effet, la conjoncture que traversent plusieurs productions nécessitait une injection rapide de liquidités, ce que ne permettait pas le processus actuel d’implantation du CSRA.

Le report de l’application du CSRA devenait impératif compte tenu de l’impasse dans laquelle on se dirigeait. Rappelons en effet que la position du gouvernement fédéral, qui s’entête à vouloir implanter immédiatement son nouveau programme de gestion des risques, rendait impossible la transition harmonieuse des programmes fédéraux avec ceux du Québec qui, pourtant, avaient été mis en place pour répondre aux exigences fédérales.

« La Financière agricole du Québec se devait de prendre les décisions stratégiques appropriées et c’est ce qui est fait présentement », de dire M. Pellerin au moment de cette annonce. « Les temps sont durs actuellement dans les différents secteurs et l’exaspération est à son comble. Le manque de liquidités est bien réel. De surcroît, l’attitude intransigeante du fédéral crée un climat d’insécurité intenable » poursuit-il.

La suspension de l’application du CSRA devrait permettre de devancer les transferts d’argent prévus dans ce programme vers les entreprises agricoles et d’alléger les problèmes de trésorerie que vivent actuellement plusieurs de ces entreprises.

L’annonce de vendredi dernier est un premier pas, mais la partie est toutefois loin d’être gagnée. D’autres difficutés, qui ne sont pas toutes du ressort de La Financière agricole, demeurent entières : contraintes agroenvironnementales et réglementaires, compétition inégale sur les marchés internationaux. « Dans les prochains jours, les deux paliers de gouvernement seront davantage interpellés et se devront de réagir rapidement, la grogne des agriculteurs étant perceptible partout au Québec », de conclure le président de l’UPA.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

La Financière agricole du Québec
http://www.financiereagricole.qc.ca

Union des producteurs agricoles (UPA)
http://www.upa.qc.ca/

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