Les microplastiques nuisibles aux pollinisateurs

Les microplastiques sont de très petite taille, moins de 5 millimètres

Publié: 1 mai 2025

Les microplastiques nuisibles aux pollinisateurs

Une étude réalisée par une équipe de chercheurs italiens et résumée par le Washington Post met en relief le lien entre la présence de microplastique dans l’environnement et la santé des pollinisateurs, particulièrement les abeilles.

Le plastique provenant de polystyrène (styromousse), des microbilles des produits cosmétiques, ou encore de produits décoratifs (glitter), voire même du polymère entourant les engrais, une fois décomposé dans l’environnement, est en effet ingéré par les abeilles par le biais du nectar. Il se retrouve ensuite dans leur système digestif et leur cerveau où il a des effets sur la mémoire, ainsi que sur le système immunitaire des abeilles.

La pollution de microplastique est telle qu’elle a aussi été retrouvée sur le corps et les ailes des insectes. Ils sont aussi respirés par ces derniers.

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Les microplastiques sont de très petite taille, moins de 5 millimètres. Elles sont généralement classées en deux catégories : les grands microplastiques (0,5 à 5 mm) et les petits microplastiques (0,025 à 0,5 mm). Les particules inférieures à 1 micromètre (1 millionième de mètre) sont considérées comme des nanoplastiques.

On en retrouve maintenant partout sur la planète, même dans le corps humain. Il a été évalué que 52 millions de tonnes de plastique étaient relâchées chaque année dans l’environnement. Les pollinisateurs en consomment donc par l’air, l’eau, le sol et les fleurs.

Des études ont démontré qu’une solution sucrée comprenant des microplastiques augmentait le taux de mortalité des abeilles de 25%. Les particules de polystyrène peuvent également affecter les gènes des abeilles reliés à leur système immunitaire. Elles seraient cinq fois plus sensibles à la bactérie Hafnia alvei, qui peut causer des infections graves chez les abeilles et qui a causé de forte mortalité au sein des colonies.

La mémoire des pollinisateurs serait aussi affectée. Les abeilles oublieraient dans l’espace de 24 heures ce qu’elles auraient appris, ce qui fait qu’elles pourraient oublier dans la nature le chemin du retour à leur ruche, ou encore la localisation des fleurs.

Les microplastiques affectent également la croissance des plantes qui développent moins de fleurs. Ces dernières produisent aussi moins de graines puisque la présence de plastique obstrue le stigmate pour l’arrivée du pollen, empêchant ainsi la pollinisation efficace de la plante et la formation des graines.

La Semaine Verte a diffusé un reportage sur le sujet des microplastiques provenant des polymères utilisés dans les engrais, qu’on peut visionner ici.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.