Catherine Lambert et Nicolas Baril ont entendu parler pour la première fois de l’étude de Débora Santschi de Valacta sur le tarissement court par leur conseiller Patrick Laberge de la Coop Agrivert et leur vétérinaire, Jean Rinfret. Les propos ont porté fruit, car ils pratiquent cette technique depuis plus d’un an et demi en portant un soin méticuleux à tout ce qui entoure le tarissement de leurs vaches.
Catherine Lambert et son compagnon Nicolas Baril sont la sixième génération à exploiter cette ferme laitière localisée à Saint-Léon-le-Grand, tout près de Louiseville. Pour Catherine Lambert, l’aventure a débuté en 2004 quand elle s’est associée à son père Jude Lambert. Quant à Nicolas Baril, il a profité du départ de l’employé de Jude en 2005 pour commencer à travailler à la ferme. Les deux tourtereaux sont devenus propriétaires de l’entreprise DJ Lambert en novembre 2010.
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Passer de 60 à 35 jours
Ce qui fait la particularité de l’entreprise, c’est l’utilisation du tarissement court pour l’ensemble des vaches du troupeau depuis plus d’un an et demi. La durée moyenne de tarissement des vaches se situe autour de 30 à 40 jours. La période de tarissement est cependant allongée de sept jours pour les vaches ayant des jumeaux qui vêlent plus tôt que leurs congénères.
Limiter les changements
En plus de la ration qu’on ne modifie pas au cours de cette période, les groupes de vaches qui sont formés lors du tarissement ne changent pas non plus. Les taures à leur premier vêlage sont aussi réunies avec des vaches moins agressives. Ces stratégies minimisent les confrontations entre les vaches et le stress que ça peut occasionner.
Il y a donc trois parcs qui ont été aménagés pour les vaches taries. Le plus petit des parcs, qui contient quatre vaches, fournit un espace de mangeoire de 33 pouces (0,84 m) par animal. En ce qui concerne la ration utilisée, elle contient de la paille, ce qui permet de fournir toute la fibre nécessaire pour redonner une santé au rumen pour la prochaine lactation. Une ration avec paille diminue l’énergie fournie avant le vêlage, ce qui tend à favoriser une meilleure consommation et une baisse de condition de chair moins importante après le vêlage qu’une ration sans paille.
L’utilisation du calcimil rend la ration plus anionique avant le vêlage et diminue considérablement les cas d’hypocalcémie après le vêlage et les pertes d’appétit. Leur conseiller Patrick Laberge prend régulièrement les pH urinaires des vaches avant le vêlage et note des pH oscillant aux alentours de 7,5. « Lorsque le pH est plus haut (8,0 et plus), c’est que les vaches n’ont pas consommé correctement la ration et les problèmes d’hypocalcémie sont à redouter », explique Patrick Laberge.
Une telle pratique, cependant, est recommandée uniquement pour les bons gestionnaires, indique Debora Santschi. Selon elle, les meilleures candidates pour le tarissement court sont les vaches qui produiront assez de lait en fin de lactation (20 kg et plus) pour justifier les jours supplémentaires de traite. « Un minimum de 25 jours de tarissement est essentiel pour que la glande mammaire ait le temps de se refaire », indique-t-elle. De plus, il ne faut pas oublier que la plupart des antibiotiques utilisés au tarissement exigent une période minimale de retrait de 30 jours.
*Article rédigé par Alain Fournier.
*À noter que cet article n’est pas complet. La version intégrale est publiée dans Le Bulletin des agriculteurs, édition juin 2011.