Toujours entre deux orages, j’avais terminé ma journée de pulvérisation la veille en prenant bien soin de faire nettoyage pour pouvoir entrer à l’intérieur et faire l’inspection. Tôt le lendemain matin, j’approche l’équipement près du garage, bottes de caoutchouc, imperméable et gants, je monte sur le pulvérisateur. J’ouvre le couvercle et au moment de m’insérer dans le trou, l’inquiétude me prend.
En sécurité, on entend parler des fosses à lisier, des silos à grains… Les pulvérisateurs, je ne me souviens pas. Pourtant, j’y suis entré régulièrement et je n’ai jamais eu de problème. Bon ben, j’y vais. D’un autre côté, on est déjà descendu dans une préfosse à purin et rien n’est arrivé. Mais avec les incidents malheureux que d’autres agriculteurs moins chanceux que nous ont vécus, je n’oserais plus descendre dans une fosse sans précautions. Pulvérisateur? Jamais entendu parler de cas, mais si c’était moi le cobaye ce matin? Avec tous les fertilisants, fongicides, herbicides qui passent dedans qui sait s’il n’y a pas un gaz toxique à l’intérieur. Ça me prendrait un détecteur de gaz. Quel gaz? Je suis tout seul. Il est 6 h du matin, de gros nuages noirs au-dessus de ma tête, je capote pour rien. Toujours ben pas pour faire le 911! D’un autre côté, je ne voudrais pas que quelqu’un ait la lourde tâche de le faire à ma place pour me sortir du trou.
À lire aussi

Super Mario
Tout près de 35 ans qu’on faisait affaires avec Mario Bergeron, notre représentant qui prend sa retraite. Pour nous, ce fut précieux de travailler avec lui.
Une idée de « farmer », j’entre un ventilateur dans le fond du pulvérisateur pour m’assurer de mélanger l’air et d’éviter les concentrations de possible gaz nocif. Je fais ma réparation avec une inquiétude que je n’avais jamais ressentie auparavant. Probablement qu’on a fini par me sensibiliser à ce danger. Je me suis promis de m’équiper de façon un peu plus sécuritaire pour la prochaine plongée. Réparation terminée et l’orage nous tombe dessus. Pas grave, au moins, je suis encore agriculteur!