Un lien avec les changements climatiques ?

Selon plusieurs simulations, le maïs serait plus affecté par les changements anticipés que le soya

Publié: 19 juillet 2024

Cicutaire maculée (carotte à Moreau) dans un bord de fossé.

J’observe de plus en plus de carottes à Moreau dans les bords de fossés au Québec et davantage de nerprun dans nos forêts. Y a-t-il un lien avec les changements climatiques ? Dans le cas du nerprun, on présume qu’il profite pleinement de l’allongement des saisons puisqu’il conserve ses feuilles plus longtemps que d’autres espèces à feuilles caduques. Dans le cas de la carotte à Moreau, je n’ai pas d’explication sur sa récente prolifération. Si certaines espèces sauvages tirent parti des changements climatiques, qu’en est-il des plantes cultivées ?

Beaucoup de chercheurs se penchent sur cette question, en particulier sur l’effet des changements climatiques sur la production des principales denrées, soit le maïs, le blé, le riz et le soya. Les scénarios varient beaucoup selon les modèles utilisés dans les simulations. Vu la complexité de l’exercice, les études se concentrent surtout sur le réchauffement sans tenir compte d’autres paramètres.

Sans surprise, des pertes de rendement à l’échelle planétaire sont envisageables. Cependant, on reconnaît que les agriculteurs s’adapteront aux nouveaux défis et que, pour cette raison, les estimations comportent une importante marge d’erreur. Puis, les régions nordiques du globe pourraient même bénéficier des hausses de température.

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Comment choisir la bonne semence?

Sélectionner la semence optimale pour le maïs ou le soya représente un gros défi. Bien que les caractéristiques génétiques des hybrides ou des cultivars puissent être connues à l’avance, il demeure difficile de prévoir les conditions de croissance pour la prochaine saison. Voici quelques conseils.

Par ailleurs, les experts ne sont pas unanimes sur l’impact qu’aurait l’enrichissement de l’atmosphère en dioxyde de carbone (CO2). De prime abord, on pense que les plantes bénéficieront d’un enrichissement en CO2, mais des chercheurs ont également noté que cette plus haute teneur en CO2 augmente la sensibilité des plants de soya aux attaques d’insectes. Elle diminue également le taux de protéines chez certaines cultures.

Selon plusieurs simulations, le maïs serait plus affecté par les changements anticipés que le soya. Cependant, si on considère que le maïs est très malléable à la sélection génétique, il sera possible d’atténuer, voire annuler, ces effets.

Bref, il m’est impossible de répondre à la question de départ, à savoir si, dans le contexte des dérèglements climatiques, une culture tirera mieux son épingle du jeu que les autres. Au risque de me répéter, face aux extrêmes du climat qu’on anticipe, il vaut mieux diversifier ses cultures plutôt que de tout mettre dans le même panier.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.