Le savoir, c’est le pouvoir

Sachez connaître vos mauvaises herbes pour bien intervenir.

Publié: 23 avril 2024

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maïs champ mauvaises herbes

Vous l’aurez noté, en moins de deux ans, l’approvisionnement de biens de consommation est passé de l’abondance à la rareté, et le secteur des intrants agricoles n’y échappe pas. Par conséquent, cette situation nous oblige à mieux raisonner nos interventions de désherbage. Or, avant même de penser au traitement, il faut connaitre les communautés de mauvaises herbes présentes sur sa ferme. Souvent, on identifiera les plantules présentes avant de faire le premier, et peut-être l’unique, traitement, qui sera nécessairement fait en post-levée. Une autre approche, plus compatible avec une stratégie qui intègre des traitements en prélevée, est celle d’avoir en main un inventaire des mauvaises herbes, par parcelle, avant le début de la saison.

L’exercice consiste à laisser une ou deux petites zones non-traitées dans chaque champ pour y retourner faire l’inventaire des espèces dominantes tout en notant leur densité. La méthode compte peu : on peut fermer une section de rampe pour quelques secondes ou mettre des toiles au sol avant la pulvérisation. On fera, quelques semaines plus tard, une observation des espèces présentes tout en notant leur densité qui pourra être exprimée sous forme de catégories allant de faible, moyenne à forte pression. Bien sûr, une bonne évaluation malherbologique demanderait de prendre un nombre plus élevé de quadrats et de faire des décomptes précis. Cependant, entre ne rien faire du tout et commencer par une approche relativement facile, j’opte pour cette dernière.

Une fois que vous aurez consigné vos observations dans un registre papier ou numérique, vous pourrez vous y référer pour concevoir votre plan d’intervention de 2023. Des ouvrages, telle la publication 811 du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des affaires rurales de l’Ontario, nous donnent les seuils d’intervention par espèce. Il va de soi que les communautés de mauvaises herbes peuvent évoluer dans le temps, selon la rotation des cultures ou les changements de façons culturales. Cependant, dans une rotation maïs-soya-blé, par exemple, on retrouvera sensiblement les mêmes espèces d’année en année. Par ailleurs, le suivi des communautés de mauvaises herbes peut également servir à planifier les déplacements de machinerie afin de circonscrire les adventices nouvellement introduites dans un champ.

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Voici quelques ouvrages utiles:

Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec, par le MAPAQ

Guide d’identification des mauvaises herbes agricoles de l’Ontario par Cowbrough, Tardif et Letarte

Guide agronomique des grandes cultures, par le Ministère de l’agriculture (Publication 811F), de l’alimentation et des affaires rurales de l’Ontario (PDF)

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.