Vous songez faire le saut dans le maïs court? Lisez ceci

Lorsque les conditions s’y prêtent, la pourriture attaque les tiges des plantes, qu’elles soient hautes ou courtes

Publié: 14 novembre 2023

Maïs court

On parle abondamment du maïs court ces temps-ci. Pourtant, ce n’est pas un nouveau concept, car j’ai été témoin d’un engouement pour le maïs nain à deux reprises au cours de ma carrière :  au début des années 1980, puis à la fin des années 1990. Le sujet revient d’actualité parce que les choses évoluent. Par exemple, certaines semencières ont identifié de nouveaux gènes de nanisme, tandis que d’autres savent dorénavant modifier l’effet des hormones de croissance afin de réduire la taille des plantes (voir l’article paru dans Science). Lorsque j’étais sélectionneur, on m’avait offert des lignées portant un gène qui diminuait la taille du maïs, mais je n’ai pas saisi l’occasion.

À l’époque, en 2018, l’idée derrière ce concept était de réduire la taille du maïs afin qu’il soit moins vulnérable à la cassure spontanée dans l’ouest du Corn Belt. Or, au Québec, le maïs souffre davantage de problèmes de verse des racines et de pourritures de tiges que de cassure spontanée. Chose certaine, lorsque les conditions s’y prêtent, la pourriture attaque les tiges des plantes, qu’elles soient hautes ou courtes. D’un point vue pragmatique, j’avais opté pour la sélection de la résistance à la verse plutôt que de présumer que le maïs court serait plus résistant.

D’autres ont choisi la voie du maïs court, souhaitant ainsi minimiser la verse par une réduction de la taille des plantes tout en conservant le rendement grâce à un port dressé des feuilles et à des semis plus denses. C’est possible, mais la sélection indirecte, axée sur des caractères qui pourraient améliorer la tenue et le rendement, peut également ne pas porter fruits. Par ailleurs, le fait que l’indice de grain (le rapport matière sèche grain : matière sèche partie aérienne) soit difficilement modifiable chez le maïs complique les choses. Si le maïs court produit 30% moins de matière sèche à cause de sa petite taille, il faut augmenter soit le taux de semis ou soit l’indice de grain pour maintenir les rendements. Cela signifie peut-être de changer sa machinerie pour pouvoir semer en rangs étroits. Autrement dit, adieu au sarclage et aux cultures intercalaires. Cependant, le maïs court amène également des avantages de régie.  Il y a donc plusieurs choses à considérer avant de faire le saut !

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.