Devrait-on s’inquiéter de la hauteur des épis dans les hybrides de maïs?

Publié: 22 août 2024

Devrait-on s’inquiéter de la hauteur des épis dans les hybrides de maïs?

La position de l’épi n’est pas toujours proportionnelle à la hauteur de la plante chez les hybrides de maïs. Intuitivement, une position élevée des épis place le rendement plus haut sur le plant, augmentant l’effet de levier sur les tiges lors de vents forts.

Par conséquent, on suppose qu’une position élevée des épis conduit à davantage de verse. Cependant, une étude détaillée des données de hauteur et de verse multi-environnements ne soutient pas cette hypothèse, tel que le présente le tableau ci-dessous.

Même si les organes reproductifs du maïs apparaissent en juillet, c’est à la mi-juin, vers le stade V6, qu’ils se forment. Ainsi, l’apparition du méristème de la panicule met un terme à la formation de nouvelles feuilles quelques jours plus tôt chez les hybrides précoces. C’est pourquoi ils ont tendance à porter moins de feuilles et à être de plus petite taille que les hybrides tardifs.

Peu de temps après l’apparition de la panicule, la plante produit environ sept bourgeons d’épis situés sur les nœuds inférieurs de la tige. Toutefois, seul l’épi supérieur sera fertilisé et produira du grain.

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Comment choisir la bonne semence?

Sélectionner la semence optimale pour le maïs ou le soya représente un gros défi. Bien que les caractéristiques génétiques des hybrides ou des cultivars puissent être connues à l’avance, il demeure difficile de prévoir les conditions de croissance pour la prochaine saison. Voici quelques conseils.

Les hybrides de taille similaire peuvent varier la position relative de leurs épis, soit en variant la longueur des entre-nœuds sous l’épi, soit en déplaçant l’épi principal d’un nœud vers le haut ou vers le bas. En général, il y a six feuilles entre l’épi et la panicule (sans compter la feuille de l’épi). Par exemple, si le plant a un total de 17 feuilles, l’épi supérieur se situerait au niveau de la onzième feuille.

Même si les hybrides modernes de maïs sont génétiquement « purs », c’est-à-dire que chaque semence est un clone, on observe pourtant des différences phénotypiques entre les plantes. En fait, des micro-variations de l’environnement interviennent dans l’expression des gènes et produisent des plantes sensiblement différentes.

Or, certains hybrides sont plus enclins que d’autres à varier la position de leurs épis; sont-ils plus sensibles au stress pour autant? C’est possible, bien que cette théorie ne soit pas scientifiquement prouvée.

En résumé, je recommande aux producteurs d’évaluer la tenue des hybrides qu’ils plantent en fonction des observations de verse plutôt que de se fier à la position des épis comme indicateur.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.